Le Snapap, qui s'est solidarisé depuis le premier jour de la «marche de la dignité» entamée le 27 mars à Béjaïa par les contractuels et les vacataires du secteur de l'éducation, est revenu hier à la charge en initiant une imposante marche ponctuée par un sit-in devant le siège de la wilaya. Plusieurs centaines d'enseignantes et d'enseignants et plusieurs milliers pour les organisateurs ont répondu à l'appel du Snapap dans un élan de solidarité et de soutien aux enseignants contractuels, exigeant par la même occasion «la titularisation des contractuels dans tous secteurs». Au cours de cette manifestation, «la précarité du travail» a été l'autre objet de fixation des organisateurs. De la Maison de la culture Taos Amrouche jusqu'au siège de la wilaya, des milliers de voix ont scandé des slogans hostiles au département de Benghebrit. Le choix de tenir un sit-in devant le siège de la wilaya porte en lui une signification «politique» selon les organisateurs. «Nous avons choisi de nous adresser à la représentation locale du gouvernement pour dire que seules les plus hautes autorités peuvent dégager une solution a ce conflit qui perdure», indique Nabil Ferguenis, représentant de la Fédération de l'éducation affiliée au Snapap. Comme lui, beaucoup de marcheurs ont estimé hier que «l'affaire dépasse de loin Benghebrit», qui «continue à verser dans la fuite en avant du ministère de l'Education et des autorités concernées par le dossier des enseignants contractuels», comme l'a consigné le Snapap dans un communiqué rendu public hier. «Huit jours de marche nationale entamée par les enseignants contractuels de Béjaïa vers Alger pour demander leur intégration dans leurs postes vacants, les enseignants contractuels ont fait preuve de résistance et de volonté pour arracher l'intégration après avoir parcouru plus de 250 km et arriver à la ville de Boudouaou malgré la fatigue, les blessures et les évanouissements», ajoute le Snapap qui n'a pas manqué de stigmatiser le pouvoir qui a «encerclé depuis lundi dernier, les enseignants et les a empêchés de poursuivre la marche vers Alger en mobilisant des dizaines de camions et des milliers de policiers», dans une démarche «répressive» d'enseignants éducateurs exprimant leurs revendications d'une manière pacifique, civique et légale. Ça bouillonne dans le secteur de l'éducation. Pratiquement tous les partenaires sociaux se sont exprimés sur le sujet des contractuels apportant soutien et solidarité. Les syndicats du secteur veulent une solution. Après le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), le Sete affilié à l'Ugta, c'était hier le tour du Snapap et la Snte qui s'invitent à la protestation en guise de solidarité avec les enseignants contractuels. Tous insistent quant à la prise en charge de leur revendication, à savoir l'intégration sans passer par le concours. En attendant, les contractuels grévistes étaient hier à leur 8e jour de grève de la faim illimitée, déterminés à faire aboutir leur combat afin d'arracher leurs droits. Malgré la détérioration de leur état de santé, ils attendent toujours une décision politique du Premier ministre ou du président de la République relative à leur intégration directe.