L'Expression: Dans quel état sont les grévistes après plusieurs jours de grève de la faim? Nabil Ferguenis: Les grévistes sont vraiment dans un état catastrophique. Après avoir parcouru plus de 200 kilomètres, ils sont depuis plusieurs jours en grève de la faim. Des malaises et des évanouissements arrivent tout le temps et les pompiers ne cessent d'apporter les soins nécessaires aux grévistes dont la situation a été aggravée par le mauvais temps, d'autant plus qu'ils passent la nuit dehors. Les pompiers sont toujours là. La détermination des grévistes est-elle toujours de mise malgré la fatigue? Ils sont environ une centaine à continuer d'afficher une détermination sans faille pour la poursuite de la grève. Ils veulent arracher leurs droits quitte à le payer de leur vie. De toutes les manières ils n'ont rien à perdre. Il ne reste plus que deux mois pour la fin de l'année scolaire. Quelles appréciations faites-vous de la réponse de Benghebrit? La réponse apportée par la ministre de l'Education n'arrange pas les contractuels et les vacataires. Compter juste les points de l'expérience ne suffit pas. La tutelle doit faire encore davantage de signes de bonne volonté. Les contractuels s'en tiennent à leurs revendications initiales, à savoir l'intégration sans conditions dans le corps des enseignants. Une véritable solidarité s'est organisée autour d'eux Effectivement, depuis le début du mouvement, la solidarité nous est parvenue de tout le pays. Nous avons reçu des caravanes de Blida, Jijel, Alger, Mila, Blida, Oum El Bouaghi. Nous attendons d'autres caravanes de partout aujourd'hui, vendredi. Quels sont les responsables syndicaux présents sur les lieux Le Snapap, le CLA et le Cnapeste. Ce sont les trois syndicats qui ont manifesté leur soutien depuis le début du mouvement. Ils sont toujours là à accompagner le mouvement jusqu'à son aboutissement et ce par des actions de protestation et autres interpellations des pouvoirs publics. Y a-t-il des responsables qui se sont rapprochés des grévistes? Avant-hier, nous avons eu une rencontre avec les députés. Des associations sociales et culturelles, la société civile et les partis politiques toutes tendances confondues se sont rapprochés de nous. Quant aux autorités, personne n'est venu nous voir pour s'enquérir de la situation. Comment voyez-vous en tant que syndicat la suite des événements? Il faut absolument intégrer cette frange d'enseignants dans le secteur. Ils ont une expérience qui profiterait bien au secteur de l'éducation. Les pouvoirs publics doivent se pencher sérieusement sur ce cas et trouver des solutions à la hauteur des attentes. Le secteur de l'éducation nationale a besoin de ces contractuels. Plus de 26.000 sont sur le terrain actuellement. Ils ont une expérience et ils ont besoin de leurs postes de travail.