L'homme aura indéniablement marqué son époque, et cette profession L'Algérie vient de perdre un des monuments de la presse nationale. Il s'agit de Si Noureddine Nait Mazi, ancien directeur général du quotidien national El Moudjahid. J'avais appris la triste nouvelle par le biais de mon confrère et ami Madjid Ayad, secrétaire général de rédaction au journal L'Expression. La disparition de ce militant de la cause nationale, de ce pionnier de la presse nationale, de ce gestionnaire intègre, a été profondément ressentie au sein de la corporation des journalistes, tout particulièrement ceux ayant exercé au quotidien national El Moudjahid ainsi que l'ensemble des employés de l'administration et de l'imprimerie. Ils avaient éprouvé un profond chagrin et leur affliction suite à cette perte cruelle de ce responsable qui avait dirigé El Moudjahid durant 17 années. Si Noureddine, comme on avait l'habitude de l'appeler, était considéré par tous les journalistes de cette entreprise, comme un enseignant («El Moualim») qui avait prodigué ses conseils à tous ceux qui avaient emprunté ce chemin plein d'embûches, celui de la profession journalistique. Faut-il rappeler que les grands reporters les plus connus en Algérie, sont issus du quotidien national El Moudjahid qui fut, reste et demeure une grande Ecole et dont le principal architecte était le regretté Si Noureddine Nait Mazi. Celui-ci était l'initiateur du lancement à partir de l'année 1975, de six suppléments: sportif, économique, régional, culturel, magazine et international. De même s'ajoutera une page «Courrier des lecteurs», publiée tous les dimanches, sans oublier les grands reportages, principalement en Afrique australe, Asie, Europe de l'Est et au Proche-Orient. Il présidait quotidiennement au 3e étage en présence de l'ensemble des chefs de rubrique, de la documentation et du service photos deux réunions: l'une à 10 heures et l'autre à 16 heures, au cours desquelles était examinée la confection du journal du lendemain. Les défunts Arezki Boucheffa (administrateur) et Abderrahmane Bellal (directeur technique) assisté du regretté Sid Ali Maloufi étaient ses proches collaborateurs. Ce staff constituait en quelque sorte, l'ossature du journal. M.Nait Mazi a été honoré le 24 novembre 2012 par l'ex-directrice générale du même journal, Mme Naâma Abbas, au nom de tous les travailleurs (anciens et nouveaux). Cela m'amène à évoquer quelques souvenirs vécus tout au long des 30 années que j'ai passées au journal El Moudjahid. Parmi ces souvenirs, il y en avait plusieurs, mais je ne me limiterai qu'à deux seulement. Le premier, c'est lorsque j'avais reçu une note émanant du directeur du journal (M. Nait Mazi) dans laquelle il m'informait de «ma nomination au poste de chef de rubrique des informations régionales». C'était le 15 janvier 1975. Dix années plus tard, le 31 mars 1985, le même directeur m'appella à son bureau au 3e étage pour me dire: «Mahmoud, prépare-toi pour effectuer un long voyage au Vietnam plus précisément. Ainsi, tu auras l'occasion de rencontrer le général Giap, héros de la bataille de Diên Biên Phû.» Ce que je retiens du regretté Si Noureddine Nait Mazi, c'est qu'il était un directeur très rigoureux dans la gestion de l'entreprise avec plus de 500 employés (personnel, rédactionnel, administratif et technique). Il nous a quittés malheureusement, mais l'empreinte qu'il avait laissée à El Moudjahid, demeurera vivace. Pour conclure, je dois rappeler que durant les années 1970 et 1980, El Moudjahid tirait jusqu'à 400.000 exemplaires/jour. Tout le mérite revenaient au regretté Si Noureddine Nait Mazi. Que Dieu le Tout-Puissant accorde au défunt Sa Sainte Miséricorde et l'accueille en Son Vaste Paradis. * Ancien journaliste à El Moudjahid