Les partis de l'opposition, demeurés solidaires dans l'action malgré tout, préparent, pour avant la fin de l'année en cours, une grande conférence similaire à celle de Zéralda le 10 juin 2015. Les membres de l'Instance de coordination et de suivi (Icso), réunis dimanche au siège du MSP, ont convenu, en effet, de tenir la deuxième conférence nationale de l'opposition avant la fin de 2015 et d'organiser une réunion politique de l'Instance pour le mois prochain pour débattre des documents politiques visant à dynamiser le rôle de l'opposition et à organiser ses activités futures. Lors de la réunion, les représentants des 5 partis formant la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), et le Pôle du changement coordonné par l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, l'UDS de Karim Tabbou, le FC d'Abdelmadjid Menasra et Sid-Ahmed Ghozali, après étude de la situation interne et externe du pays, ont dressé un tableau peu reluisant, voire catastrophique, des situations sociale, économique et politique du pays. Aussi, l'Icso a réaffirmé à l'occasion sa détermination à poursuivre l'action politique commune dans le cadre de la plateforme de "Mazafran". Une position qui se veut un refus poli à la proposition du SG du FLN qui invite l'opposition à rejoindre son projet de "front politique" élargi de soutien au chef de l'Etat. L'Instance, qui confirme, par ailleurs, que "la crise politique et économique en Algérie est une crise d'un système de gouvernance qui a échoué à atteindre le développement", annonce une large consultation et une série de rencontres de proximité avec les citoyens des différentes catégories d'âges, "afin de concrétiser le programme de sensibilisation politique visant à faire participer les citoyens à l'initiative pour résoudre la crise et à les sensibiliser sur sa gravité". L'Icso a, par ailleurs, exprimé sa solidarité avec la presse et a condamné fermement le harcèlement des militants des droits de l'Homme et des syndicalistes, à travers les arrestations, les suspensions et les licenciements arbitraires. Elle a condamné également les entraves à la liberté d'expression, notamment à travers un décret nouvellement promulgué, et qui ouvre la porte à l'espionnage de la vie privée des Algériens en violation des principes de la Constitution. L'Icso a condamné aussi toute atteinte à la liberté de création de partis politiques et le refus d'agrément pour un grand nombre de formations. Cela étant, l'Icso, issue des recommandations de la première conférence nationale pour la transition démocratique qui a réuni des partis politiques, des organisations de la société civiles et des personnalités politiques et proposé une alternative au système politique en place, a enregistré avec satisfaction l'adhésion de nouvelles formations politiques à l'instance et à la démarche de transition démocratique. Elle appelle, en outre, les élites politiques, économiques, sociales, syndicales et estudiantines à adhérer à l'initiative de transition démocratique, afin d'activer le programme de sensibilisation politique et communautaire. A. R.