«L'année sabbatique, les bourses de formation à l'étranger... ne sont rien d'autre qu'un retour aux normes appliquées durant les années 80.» «Ce n'est qu'un tapage médiatique. C'est de la poudre aux yeux.» Voilà la réaction du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) par rapport à la nouvelle stratégie annoncée, tambour battant, par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia. Le Cnes se dit scandalisé par l'ampleur médiatique qu'a pris l'annonce de ces mesures. «Alors que cela ne résout en aucun cas les problèmes des enseignants du supérieur. De plus, ça ne figure même pas dans la plate-forme de revendications transmise à la tutelle à l'issue de la réunion du 22 novembre dernier ayant regroupé les deux parties, Cnes-ministère», a estimé le coordinateur adjoint du Conseil national des enseignants du supérieur, M.Farid Cherbal. Toutefois, cette nouvelle stratégie, qui ne vise qu'à encourager les enseignants, ne peut-être que la bienvenue, notamment avec les difficultés que connaissent les universitaires. «Il n'y a aucune nouveauté dans ces mesures qu'on dit «encourageantes»» réplique M.Cherbal. «Cela a existé jusqu'en 1986, c'est-à-dire avant la chute des prix du pétrole et, tenez-vous bien que l'année sabbatique et la bourse à l'étranger sont une norme appliquée dans la quasi-totalité des universités du monde. Franchement, je ne vois pas de nouveauté dans tout ça. Je dirai même que c'est normal», ajoute le coordinateur adjoint du Cnes. En outre, dans un communiqué transmis hier, à notre rédaction, ce syndicat a tenu à préciser que «l'officialisation des bourses de formation à l'étranger pour les professeurs et maîtres de conférences, ainsi que l'augmentation du nombre de bourses de formation aux maîtres assistants, n'est qu'un retour aux normes appliquées durant les années 80». Il convient de souligner que, selon les déclarations de M.Harraoubia, les professeurs et maîtres de conférences bénéficieront d'une prime mensuelle, respectivement de 130.000 DA et 110.000 DA. Les maîtres assistants, quant à eux, disposeront d'une bourse mensuelle évaluée à près de 84.500DA. Concernent la prime d'encadrement des thèses de doctorat, estimée à 100.000 DA pour chaque thèse soutenue dans les délais réglementaires, le Cnes estime que «cette initiative ne concerne qu'un nombre restreint et limité d'enseignants et que le bénéficiaire n'aura environ que 1400 DA par mois.» Se voulant plus clair, le coordinateur adjoint du Cnes, M.Farid Cherbal, a précisé que «l'encadrement d'une thèse de doctorat prend, au minimum, six ans. D'autant plus que cette stratégie qui vise à l'amélioration des délais de soutenance, ne peut se concrétiser qu'après l'application effective du décret.» Par ailleurs, la Coordination nationale des enseignants du supérieur, dans le communiqué transmis à notre rédaction, indique qu'«en tout état de cause, ces décisions ne répondent pas aux revendications des enseignants du supérieur.» Ces revendications, souligne-t-on, concernent, entre autres, la revalorisation du statut de l'enseignant-chercheur, l'augmentation des salaires. La démocratisation de la gestion de l'administration est une autre revendication réclamée par les enseignants du supérieur. Enfin, le Cnes prévoit une réunion pour les journées du 9 et 10 février. Les participants auront à examiner cette nouvelle stratégie annoncée par la tutelle.