Pour le syndicat, les propositions de la tutelle sont “en deçà des revendications sociales et professionnelles” des enseigants du supérieur. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a exprimé hier sa déception et son étonnement sur “le tapage médiatique” autour des mesures incitatives, annoncées le 23 janvier dernier par le ministre de l'Enseignement supérieur lors d'une conférence de presse. Dans un communiqué rendu public hier, le Cnes s'interroge sur les “véritables raisons” qui sont à l'origine d'une “pseudo-campagne médiatique” ayant pour objectif, selon lui, de tromper l'opinion publique sur “la nature et la teneur des mesures annoncées”. Il apporte des précisions concernant les dernières décisions prises par la tutelle. Le syndicat se félicite de l'officialisation des congés scientifiques au profit des assistants et maîtres de conférences, ainsi que de la révision à la hausse du nombre de bourses de formation destinées aux enseignants associés. Il révèle, néanmoins, que ces mesures ne sont en fait qu'un “retour à une situation normale” qui existe dans toutes les universités du monde et qui existait déjà à l'Université algérienne dans les années 80. Pour ce qui est de la mesure relative à la prime de soutenance, le Cnes précise que celle-ci ne touche en vérité qu'une “minorité d'enseignants” et que la prime en question n'excède pas 1 400 DA mensuellement. Par ailleurs, le Conseil national des enseignants du supérieur ne cache pas sa déception en notant que les mesures adoptées par le ministère de tutelle sont en deçà des “revendications sociales et professionnelles” des enseignants, en se référant à la révision du statut particulier de l'enseignant universitaire, à l'augmentation des salaires et à la démocratisation des établissements de l'enseignement universitaire. Pour le Cnes, les décisions de Rachid Harraoubia ne répondent pas aux “mesures matérielles attendues” liées à la profession de l'enseignant du supérieur, qui auraient permis à ce dernier de “se consacrer entièrement à la formation et à la recherche scientifique”. Le conseil national rappelle, à ce propos, la réunion du 22 novembre 2004 qu'il a tenue avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en concluant que le ministre n'a pas respecté ses engagements. Il est à signaler que l'annonce de mesures stimulantes pour les enseignants universitaires est intervenue au moment où l'Université algérienne, en général, et la Faculté des sciences politiques, en particulier, accusent des retards en matière de gestion et de communication, ainsi que des problèmes socioprofessionnels et pédagogiques ayant parfois généré la violence, lorsque le dialogue est rompu. Ces retards ont d'ailleurs été dénoncés à maintes reprises par le Cnes par des enseignants du supérieur et par des étudiants. Il n'en demeure pas moins que ces décisions vont participer, d'une certaine manière, à l'amélioration des conditions de travail des universitaires. Mais, elles constituent cependant une arme à double tranchant puisqu'elles risquent de démobiliser les enseignants du supérieur, invités le 7 février prochain par le Cnes à se déterminer par rapport aux derniers événements qui ont secoué violemment certaines facultés, dont la dernière est la Faculté des sciences politiques et de la communication. H. A.