«Nous sommes restés le pays le plus stable dans la région» «Nous sommes restés le pays le plus stable dans la région et c'est grâce à notre front intérieur, uni et solide, qu'aujourd'hui nous n'avons peur de personne», insiste le ministre. Les positions de l'Algérie dans les différents conflits, ont été toujours constantes et claires. Elles se basent sur l'émergence de solutions politiques, le principe de la non-ingérence dans les affaires des pays en conflit et le respect du droit indéniable à l'autodétermination des peuples. D'un autre côté, la doctrine de l'Algérie se base sur le fait que sa sécurité reste tributaire de celle des pays de la région. Pour Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne 3, hier, ce n'est qu'en renforçant le front intérieur que l'Algérie pourra se prémunir de ce danger imminent. «Nous sommes restés le pays le plus stable dans la région et c'est grâce à notre front intérieur, uni et solide, qu'aujourd'hui nous n'avons peur de personne», insiste le ministre qui rappelle que l'Algérie était contre une intervention armée en Libye, et qu'elle en avait entrevu les conséquences. Dans ce sens, il rappelle qu'«en Algérie, nous avions l'attaque de Tiguentourine, les évènements en Tunisie, l'Egypte est également menacée, et la situation au Mali.» De ce fait, le ministre attire précisément l'attention sur ce point et estime que «nous devons renforcer davantage ce front. C'est dire le rôle exceptionnel qu'a joué la diplomatie algérienne dans le maintien de la sécurité en Afrique, et les efforts incommensurables consentis dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme qui rapportent plus de 800 millions de dollars aux trafiquants». Il rappelle notamment que le plan de lutte contre le terrorisme en Afrique a été établi par l'Algérie et qu'elle s'emploie toujours à en respecter l'application. Réagissant sur le conflit du Sahara occidental, le ministre estime que «la position de l'Algérie est constante. Elle est celle de la communauté internationale depuis l'inscription de cette question sur la liste des Nations unies», a déclaré le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe. Il explique que la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU, repose sur cinq fondamentaux qui se confondent avec la position de l'Algérie. Il s'agit notamment, du fait que c'est une question de décolonisation puisque les Nations unies ont inscrit cette question sur la liste des pays non autonomes. A cela, s'ajoute la responsabilité de l'ONU à parachever ce processus de décolonisation, et s'assurer que le statut définitif du territoire serait fixé par le principe d'autodétermination. Dans le même sillage, le ministre explique que cette résolution a identifié les deux parties en conflit, en l'occurrence le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et les invite à la négociation. C'est précisément sur cette base, que le Conseil de sécurité de l'ONU estime qu'il est urgent que la partie civile de la Minurso qui a été expulsée, doit revenir et exercer jusqu'à la fin de son mandat. «Ce sont des décisions qui se confondent pleinement avec les positions de l'Algérie; maintenant si les positions de l'Algérie et du Maroc sont les mêmes, alors tant mieux.» En outre, le ministre rappelle que la négociation a toujours existé entre les deux parties, soit sous la gestion de James Baker, soit celle de Christopher Ross et demeure en cours. «L'ultime but est d'arriver à un référendum qui permettrait au peuple sahraoui de choisir son destin, car personne ne peut le faire à sa place» précise le ministre. Concernant le conflit en Libye, l'avancée la plus importante dans le règlement de ce conflit est sans contexte le consensus établi autour de la solution politique comme unique voie de dénouement, ce qui n'était pas le cas pour tout le monde, selon M.Messahel qui rappelle que les évaluations de l'Algérie sur les conséquences et les retombées de ce conflit sur la Libye et sur les pays voisins se sont toutes avérées justes. «Nous avions vu juste sur les conséquences de cette intervention armée, nous avions prôné l'émergence d'un gouvernement de large union nationale, et qu'il devait siéger à Tripoli, aujourd'hui c'est le cas, donc nous avions raison, et ce cap doit être maintenu.» Par ailleurs, M.Messahel demeure optimiste quant à un dénouement positif dans le conflit en Libye, et évoque dans ce sens, la capacité des acteurs politiques à résister et sortir de cette crise. «Il et vrai que le terrorisme est bien présent, mais tous nos frères libyens sont déterminés à dépasser cette situation et reconstruire leur pays. Ils savent que les pays du voisinage les soutiennent, je vous rappelle que le seul cadre où ils ont eu des négociations directes, où il y avait toutes les parties libyennes, c'était à Alger; les autres rencon-tres étaient indirectes et gérées par l'intermédiaire de l'ONU», précise M.Messahel qui rappelle le rôle exceptionnel qu'a joué la diplomatie algérienne dans le règlement de conflits des pays voisins. Sur l'affaire syrienne, M.Messahel explique que son déplacement à Damas considéré comme une erreur par certaines parties en Algérie, que le message qu'il devait transmettre était celui du processus de la réconciliation nationale. «Il n'y a pas d'alternative, la réconciliation nationale est la seule issue, et les Syriens le savent, d'ailleurs, ils ont même un ministère de la Réconciliation et possèdent tous les textes d'application, il est de notre devoir de dire à nos frères syriens, comment nous avons fait pour nous en sortir», préciset-il, qui explique que la Libye, la Syrie, le Sahel, le Mali ou le Yémen sont des pays qui ont les capacités pour sortir de la crise et que le rôle de l'Algérie est de partager son expérience de réconciliation nationale, de lutte contre le terrorisme et de reconstruction. «Tout le monde veut venir à Alger pour voir le président Abdelaziz Bouteflika et discuter des perspectives en Afrique», conclut le ministre.