Oran sous le choc La Chambre d'artisanat confirme que le mis en cause est détenteur d'une carte d'artisan lui permettant la vente des plantes médicinales sans plus... C'est le retour brutal aux années de la superstition moyenâgeuse tant que le charlatanisme et la sorcellerie continueront à trouver un terrain d'écoute et d'engouement dans la ville d'Oran. L'une des dernières affaires a été traitée en fin de journée de lundi dernier par le juge de la 7e chambre d'instruction près le tribunal d'Oran. Dans cette affaire, les deux filles d'un dentiste ont fait l'objet de tentatives de viol perpétrées par un charlatan âgé de 39 ans, établi dans le quartier commerçant de Choupot. Celui-ci prétendait soigner toutes les maladies à l'aide de plantes médicinales tout en soulageant ses patients des démons les hantant. Dans son oeuvre diabolique, le sorcier n'a rien trouvé de mieux à faire pour faire valoir ses mérites et son activité illégale que de dresser une pancarte publicitaire sur la façade principale de l'enceinte abritant sa boîte et ses activités sordides annonçant l'ouverture d'une clinique spécialisée dans toutes les maladies y compris la maîtrise des démons. L' «hospice» est baptisé du nom de «clinique de la médecine du prophète». Ses démêlées avec la justice ont commencé lorsque le chirurgien dentiste s'est présenté dans les locaux du sorcier sollicitant ses services en vue de guérir sa fille souffrant de troubles psychologiques. Le charlatan se met aussitôt à l'oeuvre tout en invitant le père de la victime (le dentiste) à le laisser en tête-à-tête avec la jeune fille. Le père, obnubilé par le rêve de voir sa fille soulagée, abdiqua. Peu de temps après, ce dernier a été invité à introduire sa deuxième fille dans la chambre «magique» du charlatan dans le but de la traiter elle aussi en compagnie de sa frangine. La deuxième fille, mineure de son état, a été choquée lorsqu'elle s'est retrouvée nez à nez avec sa frangine toute nue faisant l'objet d'attouchements sexuels dans toutes les parties sensibles de son corps. Le charlatan lui expliqua qu'il était affairé à situer l'emplacement exact du démon pour le déloger avant de passer ensuite à l'acte criminel en tentant de violer la première patiente sous les yeux hagards de sa frangine, invitée elle aussi à se mettre de la partie en se déshabillant dans le but de lui faciliter la tâche. Celle-ci s'oppose catégoriquement à une telle démarche sournoise avant de rhabiller sa frangine et quitter illico presto la chambre curieuse du vicieux guérisseur. Arrivée au domicile familial, elle déballe toute l'affaire à ses parents qui se sont aussitôt rendus dans les locaux du commissariat pour y déposer plainte. Une telle dénonciation a abouti à l'arrestation du charlatan et sa mise sous mandat de dépôt après avoir été présenté devant le parquet accompagnant son dossier par des preuves solides l'accablant dans l'exercice du charlatanisme. Selon le premier rapport d'enquête, le sorcier n'est pas inscrit dans les fichiers de la direction de la santé de la wilaya d'Oran ni encore au niveau de la direction du commerce. La Chambre d'artisanat confirme que le mis en cause est détenteur d'une carte d'artisan lui permettant la vente des plantes médicinales sans plus. Le rapport d'enquête policier indique que le commerce du «médecin» n'est pas moins juteux. Une seule consultation ordinaire revient à la colossale facture de 20.000 dinars alors que la médication qu'il recommande peut coûter entre 30.000 et 100.000 dinars. Malgré les avancées technologiques et scientifiques, le charlatanisme continue à l'emporter sur la science, et plus précisément la médecine. En moins de deux années, les policiers et autres services de sécurité ont réussi à mettre fin aux manigances fomentées par des personnes se faisant passer pour des...médecins spécialisés dans le traitement des maladies lourdes et difficiles à traiter par des médecins et professeurs ayant consacré toute leur vie dans les hautes études, dans les laboratoires de recherche et des blocs opératoires. Les affaires de Choupot et de Belgaïd sont deux exemples concrets de «l'avancée à l'arrière» d'une société bernée par toutes les superstitions doctrinales d'une époque que l'on croyait révolue.