Le suivi des programmes d'investissement, engagés dans le cadre des différents plans de développement économique, a été salué. Le Fonds monétaire international (FMI) a recommandé aux autorités algériennes d'accélérer les réformes financières. Dans sa revue annuelle de l'économie algérienne, publiée jeudi, l'institution de Bretton Woods préconise la poursuite de la réforme du système fiscal et la modernisation de celui des douanes. «Des progrès ont été accomplis dans ce domaine avec la privatisation d'une banque publique et la modernisation du système de paiement qui est en cours...» note le document. Cependant, le FMI préconise d'autres réformes en mettant en exergue l'opportunité de favoriser la concurrence dans le secteur bancaire à travers la privatisation d'autres banques et l'amélioration de la bonne gouvernance conditionnée ainsi: «Le contrôle des banques doit être renforcé à travers un dispositif qui se base sur les inspections sur le terrain.» Le point négatif soulevé par le FMI concernant le secteur bancaire a trait aux risques pris par ce dernier dans l'octroi des crédits «non performants», destinés aux entreprises publiques déficitaires. L'Algérie est appelée à réviser ses choix à ce sujet afin de sauvegarder la pérennité de son système financier. Le gouvernement est appelé à poursuivre le processus de privatisation des entreprises publiques. Par ailleurs, le FMI a dressé un tableau favorable de l'économie algérienne, estimant qu'actuellement, les conditions appropriées offraient l'occasion d'engager des réformes visant à réduire le chômage et assurer la stabilité macroéconomique. Le FMI a souligné que la croissance réelle (hors inflation) a ralenti en 2006 à moins de 3%, en raison d'un ralentissement de la production d'hydrocarbures pour des raisons «techniques» liées à l'explosion de la raffinerie de Skikda. La croissance hors secteur des hydrocarbures s'est, quant à elle, stabilisée à 4% grâce essentiellement au soutien à l'investissement dans le secteur de l'habitat et celui de l'agriculture. La hausse des prix du pétrole sur les marchés mondiaux a, toutefois, permis aux autorités algériennes d'augmenter les dépenses publiques et de réduire la dette extérieure qui, exprimée en pourcentage du PIB, est passée de 17% en 2005 à 4,5% en 2006. «L'inflation est restée basse jusqu'à la seconde moitié de l'année avant de rebondir, reflétant une hausse des prix de l'alimentation», souligne, toutefois, le FMI, qui a encouragé les autorités algériennes à préserver la même prudence dans leur politique monétaire. Le rapport du FMI souligne l'importance d'une gestion saine de la rente pétrolière. Dans ce contexte, il suggère au gouvernement algérien d'établir une nouvelle politique basée sur l'investissement du capital du Fonds de régulation des hydrocarbures. L'évaluation et le suivi des programmes d'investissement engagés dans le cadre des différents plans de développement économique ont été salués. L'institution financière estime, par contre, qu'il serait souhaitable de ralentir le rythme des chantiers afin d'assurer une meilleure efficacité. Le FMI s'est également déclaré «encouragé par la récente conclusion du Pacte national économique et social qui soutient le principe de lier la croissance réelle des salaires à celle de la productivité et aux performances économiques du secteur non pétrolier».