La question qui se pose: est-ce que la prochaine APN ne sera pas issue d'un scrutin préfabriqué? Sur fond d'un débat stérile, la scène politique est marquée par une certaine fébrilité partisane où se mêlent l'opportunisme et le repositionnement politique à mesure que se rapprochent les fameux rendez-vous sur le calendrier électoral. En fait, hormis quelques diversions, menaces et l'ensemble de réactions qui s'ensuivirent, le climat politique est des plus moroses, notamment au niveau du microcosme algérois. Pendant ce temps, de faux débats politiques et instrumentalisations dominent, alors que les vraies préoccupations et enjeux de l'heure sont escamotés. Par ailleurs, plusieurs partis mettent le cap sur les prochaines législatives avant l'heure. La pré-campagne s'ébranle alors que près d'une année nous sépare de ces joutes de mai 2017. Des rencontres régionales, des activités organiques anodines se multiplient en prévision de cette échéance. A travers leur subit redéploiement local et régional, ces partis tentent d'affûter leurs armes pour aborder ces joutes. Dans ce contexte, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani est parti avant-hier, prêcher à Adrar que «des puissances étrangères malveillantes demeurent à l'affût pour allumer l'étincelle du printemps arabe qui rode encore dans la région». Le patron du RND qui s'est débarrassé des redresseurs, en se replaçant sur l'échiquier politique, s'apprête à tenir la première session de son conseil national post-congrès. Le président du parti Talaie El Houriyet, Ali Benflis, dont le parti a achevé sa structuration centrale et a déjà amorcé sa restauration locale, animera une rencontre régionale, le 21 mai prochain dans la wilaya de Khenchela. Le FFS, dont la restructuration locale et régionale tire à sa fin, tiendra la session ordinaire de son conseil national les 20 et 21 mai prochains. Le vieux parti de l'opposition qui a pris part aux législatives de mai 2012, se prépare à améliorer sa représentativité lors de l'échéance prochaine. Le PT n'est pas en reste, puisque la secrétaire générale, plébiscitée à la tête de sa formation lors du dernier congrès, a animé plusieurs rencontres régionales. Toutefois, une question se pose d'elle-même: est-ce que la transparence, la propreté et la crédibilité seront au rendez-vous lors de ce scrutin? Autrement dit, est-ce que la prochaine APN ne sera pas issue d'un scrutin préfabriqué? Ce scrutin constitue une occasion pour respecter les règles du jeu pour peu qu'il y ait une volonté politique de se départir d'une gestion unilatérale et la politique du fait accompli et de fuite en avant, selon certains observateurs. Cela est fondamental d'autant plus que la politique d'austérité prônée par le gouvernement, la transition ou le nouveau modèle économique qui suppose la diminution drastique des dépenses et la réforme du marché du travail, risque de compliquer une situation sociale déjà précaire. En évidence, cette situation requiert la nécessité impérieuse de doter la représentation nationale d'une légitimité sans faille. Sur fond de guerre de succession et de tensions sur le front social, une partie de l'opposition réclame l'amendement de la loi électorale et la mise en place d'une instance indépendante de gestion des prochaines échéances. Ce processus devrait doter le pays d'institutions légitimes capables de réaliser le consensus politique dans le cadre d'une transition négociée entre l'opposition et le pouvoir. Dans ce contexte de statu quo et une crise multiforme, l'opposition menace de boycotter les législatives si sa revendication phare n'est pas prise en compte.