La relance économique traîne. Son processus doit être accéléré. Pour le Président de la République, «il faut agir avec la célérité qu'impose l'urgence». Cette même urgence qui nécessite, aujourd'hui, de légiférer par voie d'ordonnances pour lever les obstacles qui freinaient, jusque-là, deux domaines clés: l'investissement et les privatisations. C'est ainsi que le dernier Conseil des ministres a eu à se pencher sur l'avant-projet d'ordonnance portant sur le développement de l'investissement. Un investissement que des textes, en total déphasage avec les impératifs économiques, ne pouvaient encourager. Il s'agit, comme l'a souligné le chef de l'Etat dans son intervention, de mettre en place «des organes et structures à même de traduire sur le terrain» les impacts de cette volonté politique. Il en est de même pour l'avant-projet d'ordonnance portant sur l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques qui a été également débattu. Si certains ne retiennent que l'aspect privatisation et déclarent, comme l'a fait l'UGTA, que celle-ci ne peut être l'unique solution aux maux des entreprises publiques, l'avant-projet tend, comme précisé par le Président Bouteflika, à créer «la fluidité recherchée dans le processus de décision au sein de l'entreprise publique». Les lourdeurs induites par une féroce bureaucratie, l'à-peu-près et la rente ont suffisamment fait de dégâts pour laisser le mal se perpétuer. Le troisième avant-projet d'ordonnance vise, lui, la loi de finances complémentaire 2001 portant sur la prise en charge du schéma de démantèlement tarifaire. Il ne s'agit, ni plus ni moins, que de préparer notre pays à son adhésion à l'OMC ainsi que dans ses négociations avec l'Union européenne. Pour le Président de la République, il est très important d'«assurer la transparence et la stabilité de nos transactions commerciales avec l'extérieur». L'économie de marché répond à des règles précises. Elle ne peut rester un concept virtuel ni une simple vue de l'esprit. Et c'est pour aller vite et en finir avec les réticences, qui ont déjà causé des pertes inestimables dans le temps et dans l'espace, que le Conseil des ministres a pris à bras-le-corps le problème de l'investissement et celui de la privatisation des entreprises publiques. Le démantèlement tarifaire répond, lui aussi, au même souci et laisse le marché jouer pleinement son rôle, comme partout dans le monde. Il était temps que cessent les tergiversations et autres débats idéologiques d'un autre âge et permettre ainsi à notre pays de prendre son envol sur le plan économique. Le temps c'est de l'argent.