Les membres de la Cltd, estiment dans leur communiqué sanctionnant la réunion tenue hier au siège du Front de la justice et de développement(FJD-El Aâdala) d'Abdellah Djaballah, que «les projets de lois relatifs aux élections adoptés avant-hier en Conseil des ministres consacrent une remise en cause du multipartisme, sachant que toutes les élections précédentes ont été entachées de fraude». Ainsi, la Cltd «rejette» les projets de lois adoptés par le Conseil des ministres, notamment ceux portant sur les élections. «Ces nouveaux textes de lois risquent de renforcer le verrouillage de la vie politique, de perpétuer le statu quo, d'étouffer davantage des libertés individuelles et publiques et de porter atteinte à la liberté d'expression et au multipartisme», est-il relevé. A l'issue de cette rencontre, les membres de la Cltd réaffirment leur engagement à respecter les recommandations et résolutions de la 2e conférence de l'Icso tenue fin mars dernier à Zéralda. Hormis le représentant de Jil Jadid, qui s'est retiré de la réunion, tous les partis et personnalités de la Cltd y ont pris part. La Coordination a réitéré son appel à toute la classe politique, toutes les sensibilités et obédiences comprises, afin de soutenir l'initiative de l'opposition nationale portée par la plate-forme de Mazafran. La Cltd insiste également sur la concrétisation de sa revendication-phare, la mise en place d'une instance permanente et indépendante de gestion des élections. «Seule la concrétisation de cette revendication permettra de doter le pays d' institutions élues légitimes, en mesure de concrétiser le consensus national dans le cadre de négociations entre le pouvoir et l'opposition», fait-on savoir. «Les prochaines élections locales et législatives constituent une autre occasion pour concrétiser cette revendication et réviser la loi électorale avec des garanties juridiques et administratives facilement applicables», est-il réitéré. Sur le plan économique, «la Cltd exprime son inquiétude devant la faillite économique et la dégradation de la situation sur le front social suite à la mauvaise gestion et la corruption généralisée». La Cltd dénonce ce qu'elle appelle «la guerre des clans qui se poursuit au sommet de l' Etat au mépris du peuple, et le dévoiement des institutions de l' Etat de leurs missions constitutionnelles». «Le bâillonnement annoncé des médias et les attaques contre le multipartisme et l'instrumentalisation des institutions de l'Etat pour la violation de ces droits fondamentaux, constituent une déchéance morale et une déliquescence politique propre au régime qui s'adonne à l'épuration médiatique et politique en prévision de la succession au pouvoir, loin du consensus national, qui est le seul rempart évitant au pays un saut dans l'inconnu», estimet-on.