Le terrorisme n'est pas propre à une civilisation et n'est pas lié à une religion déterminée. Le prince héritier saoudien Abdallah Ben Abdelaziz a appelé, hier, à la création d'un centre international de lutte contre le terrorisme, à l'ouverture à Riyad d'une conférence internationale sur ce fléau. «J'appelle tous les pays à la mise en place d'un centre international de lutte contre le terrorisme, dont les employés seront des experts dans ce domaine», a déclaré le prince Abdallah devant des délégations de plus de 50 pays et des représentants d'organisations internationales. L'objectif du centre, à l'instar du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert) inauguré le 13 décembre 2004 par le chef de l'Etat, est d'échanger et de transmettre des informations d'une manière immédiate, compatible avec la rapidité des événements et pour éviter qu'ils ne se produisent. «J'ai grand espoir que cette conférence ouvrira une nouvelle page dans la coopération internationale pour mettre en place une communauté mondiale exempte de terrorisme», ajoute le prince saoudien. Une proposition, jugée judicieuse et approuvée par le secrétaire général de la Ligue arabe, M.Amr Moussa, dans son allocution d'ouverture. «En tant qu'organisation régionale, la Ligue arabe est prête à contribuer à la création de ce centre et à la gestion de ce qui relève du monde arabe et de la région du Proche-Orient», a déclaré Amr Moussa. Tandis que le ministre bahreïni de l'Intérieur, Rached Ben Abdallah Al-Khalifa a appelé à partir du Koweït à la création de centres nationaux spécialisés dans la lutte contre le terrorisme dans les pays arabes du Golfe. Cette conférence à laquelle prend part une importante délégation d'experts algériens en matière de sécurité, présidée par Amine Kherbi, conseiller auprès du président de la République, débattra pendant quatre jours des racines du terrorisme ainsi que des relations entre le terrorisme et le blanchiment d'argent ou le trafic d'armes et de drogue. «Il nous est difficile de remporter la victoire dans notre guerre contre le terrorisme si celle-ci n'est pas dirigée aussi contre ces réseaux», a souligné le prince saoudien dont le pays est la cible d'une vague d'attentats revendiquée par le réseau terroriste Al Qaîda. Quant aux origines du terrorisme, le prince saoudien a réfuté l'idée que le terrorisme est une donnée propre à une civilisation. «Le terrorisme n'est pas propre à une civilisation et n'est pas lié à une religion déterminée» a-t-il précisé. Un argument soutenu par Amr Moussa: «Nous, dans le monde arabo-musulman, ne sommes pas convaincus par les allégations de certains camps conservateurs (aux Etats-Unis), selon lesquelles la pensée musulmane est derrière certains mouvements terroristes (...). Au contraire, nous les rejetons», a-t-il souligné. En filigrane, il faut dissocier clairement islam et terrorisme pour valider aux yeux des musulmans la légitimité de la lutte contre ce fléau et de ses instruments. Pour le secrétaire général de la Ligue arabe, «les principales causes du terrorisme, ce sont la déception et la colère qui accompagnent le désespoir de parvenir à des règlements équitables aux causes des peuples». Une thèse déjà défendue par le politologue Mustapha Ben Chenane quand il affirmait que «les Etats-Unis ont toujours été derrière la création de groupes, qualifiés par la suite de terroristes, afin de déstabiliser certains régimes, surtout arabes, qui ne leur sont pas alliés». Aujourd'hui l'heure est grave. La question de sécurité est devenue prioritaire de par le monde puisque c'est à elle que tient la vie. De ce fait, le monde entier doit prendre à bras-le-corps le problème du terrorisme par une action coordonnée, pratique et scientifique. Mettant à profit la présence de représentants de plusieurs pays et d'entités régionales, l'Algérie a exposé son approche en matière de lutte antiterroriste consistant en des actions sur le terrain accompagnées de mesures de clémence afin d'inciter les pays présents à la conférence d'y adhérer. En ce sens le chef de l'Etat a appelé à une concertation pour une action collective dans le but de vaincre le terrorisme et l'extrémisme.