22 d'entre elles ont été reprises par des opérateurs étrangers. Le gouvernement a commencé à appliquer les opérations de privatisation des entreprises publiques mises en vente via Internet à partir du 2 novembre dernier au moment-même où les débats et les polémiques soulevés par les syndicats des entreprises et certains partis politiques ont ressurgi de plus belle, continuant d'animer un front social en pleine effervescence. Hier, M.Yahia Hamlaoui, ministre de la Participation, a annoncé qu'officiellement 111 entreprises publiques ont été privatisées et 270 sont en voie de l'être. Ce dernier, qui était l'invité du forum d'El Moudjahid, a précisé que 51 entreprises ont été totalement privatisées, 22 l'ont été partiellement. Par ailleurs, l'Etat a cédé les actifs de 20 entreprises et conclu 18 accords de partenariat. Concernant la première catégorie des entreprises privatisées, il faut savoir que 22 d'entre elles ont été reprises par des opérateurs étrangers, et 20 par des Algériens. Le conférencier, qui n'a précisé ni le secteur d'activité ni l'identité des repreneurs, a précisé que cette opération va engendrer un investissement de l'ordre de 24,7milliards de dinars. Les repreneurs se sont engagés, ajoute-t-il, à préserver 9600 emplois et à supporter une partie de la dette de ces entreprises. «C'est un début très encourageant», souligne M.Hamlaoui. En dépit des réticences affichées par certaines parties, cette opération a engendré un grand engouement aussi bien des étrangers que des Algériens. A titre d'illustration, le ministre précise que le site des entreprises privatisables a été visité par plus de 12 000 personnes. L'Europe vient en première position (France et Italie), avec 29% des visiteurs, suivie de l'Algérie 28% et des USA avec 17%. En somme, 700 manifestations d'intérêt ont été enregistrées. M.Hamlaoui a insisté hier, sur le fait que l'Etat opère dans le cadre de la loi: «L'Etat n'a nullement l'intention de se désengager de ses missions», rassure-t-il, «nous avons opté pour la privatisation comme levier de l'investissement et de la création de l'emploi», «c'est pour cette raison, ajoute t-il, que nous avons pris le temps qu'il faut avant de nous engager dans ce processus et convaincre les repreneurs d'accepter les conditions de l'Etat allant principalement dans le sens de la préservation des postes d'emploi». Dans le même volet, le ministre a fait un bilan de la situation des 1230 entreprises proposées à la privatisation. Il précise dans ce sens que 800 entreprises se portent relativement bien et ont une place sur le marché national, «pour ces dernières, l'opération de privatisation ne pose aucun problème». Par ailleurs, près de 480 frisent la faillite. Ces dernières seront-elles dissoutes? Quel sera l'avenir de leurs travailleurs? Le ministre déclare que si dissolution il y a, la décision sera prise par voie de justice. «Le CPE ne procédera plus à cette mesure comme cela été le cas ces dernières années.» L'agroalimentaire, la mécanique, la sidérurgie sont les secteurs les plus déficitaires. On retient aussi que la dette des entreprises a atteint 270 milliards de DA. Qui va supporter cette enveloppe colossale? Hamlaoui précise que «l'Etat va trouver la meilleure formule sachant qu'il ne peut obliger les repreneurs à payer la totalité de cette dette». L'Etat est aussi déterminé à régler le problème du foncier industriel. Hamlaoui estime qu'il est important «d'accélérer le processus de privatisation afin de réaliser l'essor du secteur industriel en Algérie». Abordant le volet des investissements, le ministre a expliqué que l'Andi a enregistré plus de 3484 intentions d'investissement en 2004. Par contre, 4259 projets ont été réalisés depuis la création de cet organisme et 2375 sont en cours; des chiffres peu reluisants, sachant que plus de 50 projets sont déclarés au niveau de l'Andi. Enfin, interrogé sur la situation des galeries, ce dernier précise qu'elles seront cédées aux jeunes dans le cadre de l'Ansej.