Pour certains observateurs, la Cltd semble vivre ses derniers jours, mais celle-ci compte bien survivre à ses crises «d'oisiveté». Quel avenir pour la Cltd? Cette question est sur toutes les lèvres car, la Cltd a créé beaucoup d'attente dans les milieux de l'opposition à sa création. Or, depuis la tenue de la Conférence de Mazafran à laquelle toute l'élite politique en rupture avec le pouvoir avait pris part et l'adoption de la plate-forme éponyme, très peu de choses ont été faites. D'une réunion à une autre, les animateurs de la Cltd se sont transformés aux yeux de l'opinion publique en «sallonards». et beaucoup de questions sur la pertinence de leur démarche sont soulevées. Lorsque les partis qui composent cette coordination se sont positionnés différemment sur certaines questions (les femmes, la réforme de l'école, etc.) et que l'un de ses membres, Jil Jadid en l'occurrence, avait claqué la porte, c'est carrément son trépas qui a été prévu par certains observateurs et journalistes. «La Cltd porte en elle-même les germes de sa disparition», avait-on prévu, allusion faite à l'hétérogénéité idéologique qui la caractérise. Néanmoins, selon une source de ce conglomérat de partis, l'avenir n'est pas aussi sombre que ça. «La Cltd est une coordination qui regroupe des partis politiques sur deux questions précises: la transition démocratique et la défense des libertés. Ses membres ne sont donc pas censés être d'accord sur tout, mais sur ces deux points seulement. Le fait que les partis membres de la Cltd émettent des avis différents sur la question de la réforme du système éducatif est parfaitement dans l'ordre naturel des choses. Pour ce qui est de la démission de Soufiane Djilali, elle est quasiment un non-événement pour nous d'autant plus qu'il n'avait aucune raison de démissionner puisqu'il exprime toujours son adhésion à la plate-forme de Mazafran et que son parti avait toute sa souveraineté. C'est donc un raccourci que de lier l'avenir de la Cltd à ces deux éléments», explique notre source qui considère que la Cltd a encore de beaux jours devant elle. Toutefois, le manque d'initiative et le confinement du discours politique dans les structures et les clôtures partisanes depuis quelques mois ont fait oublier la problématique de la transition démocratique et la défense des libertés posées par la plate-forme de Mazafran d'autant plus que des échéances électorales approchent et que, entre-temps, bien des lois fort déterminantes pour l'avenir du pays, notamment la Constitution et le Code électoral ont été adoptés. Face à cette situation qui présage un bien peu reluisant avenir pour ce conglomérat de partis, notre source persiste et signe: «La Cltd a fait une offre politique qui reste très valable dans la conjoncture actuelle. Il ne fait pas penser la chose en termes organiques mais politiques. Cette offre politique n'a pas trouvé, il est vrai, preneur au sein du pouvoir. Mais elle reste d'actualité et ses promoteurs sont toujours convaincus et mobilisés autour de sa réussite malgré quelques légères divergences sur la démarche à entreprendre, notamment sur le terrain». Par ailleurs, il est estimé au niveau de la Cltd que le problème se pose non pas pour l'opposition, mais pour le pouvoir qui, noyé dans ses contradictions et pris dans l'urgence d'assurer la succession en vase clos, refuse de dialoguer, de contribuer à faire sortir l'Algérie de l'impasse dans laquelle elle se débat et de retourner à la légitimité. Dans ce sens, notre source reconnaît que la Cltd est de moins en moins visible ces derniers temps, mais n'exclut pas son retour retentissant à la rentrée sociale...» La Cltd se réunit régulièrement pour discuter des problèmes qui agitent la scène politique nationale. A présent, nous sommes en train de discuter du nouveau Code électoral et de l'éventualité de prendre une position commune aux prochaines échéances électorales», assure-t-on tout en précisant que bien des actions communes seront menées à la rentrée sociale. Pour rappel, conglomérat politique hétéroclite réunissant des islamistes, des laïques et des nationalistes, la Cltd a été créée dans le sillage du boycott par plusieurs partis politiques de l'élection présidentielle de 2014.