L'initiative annoncée par Makri devant le Madjlis Echoura intègre, ont estimé les membres de la CLTD, le champ de la libre expression partisane, pour peu que cette expression soit en phase avec les projections consensuelles. Le regroupement de l'opposition est sauf. Le président du MSP, Abderrezak Makri, qui annonçait en début de week-end qu'il étrennerait une initiative politique partisane, ne s'est finalement pas fait "tancer" par ses partenaires de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD). Ces derniers, réunis hier à Alger, ont préféré ne pas lui tenir rigueur de vouloir engager son parti dans des consultations bilatérales. L'initiative, annoncée par Makri devant le Madjlis Echoura, intègre, ont-ils estimé, le champ de la libre expression partisane, comme convenu depuis Mazafran pour chacun des membres de la Coordination, pour peu que cette expression soit en phase avec les projections consensuelles. L'on apprend, en effet, de source proche de la CLTD, que le président du MSP a pu convaincre ses partenaires de la sincérité de sa démarche qui ne procède pas d'une quelconque velléité d'abandonner l'effort de solidarité de l'opposition et courir une aventure solitaire. Les membres de la CLTD, a précisé notre source, n'ont pas trouvé matière à épingler Makri, y compris son intention annoncée de prendre langue avec le pouvoir. "En tant que CLTD, et depuis la conférence de Mazafran, nous parlons de transition négociée, c'est-à-dire qui associe le pouvoir ou ses représentants. Ce qui pourrait constituer un point de divergence, c'est le choix du moment d'aller vers cette négociation. C'est à nous de choisir le moment... un choix tributaire de la construction du rapport de force auquel nous nous attelons d'ailleurs", a souligné notre source, qui a révélé, au passage, que le président du MSP s'était rendu à l'effort d'expliquer le sens de sa démarche. Si la CLTD, dont la réunion n'avait pas pour objet exclusif l'initiative du président du MSP, s'est montrée "compréhensive" avec Makri, c'est qu'elle n'ignore pas que ce dernier fait face à une pression terrible au niveau de son parti. Il est confronté à une adversité acharnée de la part de son prédécesseur au poste, en l'occurrence Abou Djerra Soltani, lequel, il y a quelques jours, est sorti de son embuscade pour le sommer de rectifier la trajectoire politique imprimée au parti, sans quoi il sonnerait la révolte organique. Abou Djerra Soltani, qui aurait le sevrage du pouvoir difficile, est allé, en effet, jusqu'à menacer de reprendre le parti. En réaction à cette sommation, au demeurant publiquement exprimée, Abderrazak Makri a fait le fin limier politique : donner de quoi contenter la base militante du MSP, ôter l'argument à ses adversaires et se garder, en même temps, éviter de mécontenter ses partenaires de la CLTD. Makri n'avait d'ailleurs pas besoin de faire étalage des pressions qu'il subit au niveau parti devant les membres de la CLTD qui, au demeurant, s'attendaient à ce que de telles choses surviennent. D'ailleurs, la Coordination n'a pas perdu de vue l'essentiel. Elle a épuisé l'ordre du jour de sa réunion, en l'occurrence la préparation de la réunion de l'Instance de concertation et de suivi (ICS) de l'opposition, qui se réunira demain à partir de 14h au siège d'El-Islah à Alger, ainsi qu'un long échange autour des préparatifs inhérents aux conférences thématiques qui seront inaugurées le 14 février prochain avec la tenue à l'hôtel Essafir (ex-Aletti) d'une conférence sur l'Instance indépendante pour l'organisation des élections. Cette conférence, a-t-on appris auprès de la CLTD, associera, outre les animateurs de l'ICS, une grappe d'autres d'intervenants. S.A.I.