Ses deux tendances sont à couteaux tirés. Déclarations et contre-déclarations se multiplient. Alors que la Cadc s'en prend aux délégués contestataires de la gestion et de la démarche de cette structure, les neuf délégués des sept coordinations montrées du doigt répliquent vertement. Dans une déclaration rendue publique dans la journée de dimanche dernier, la Cadc, qui affirme que «la dynamique citoyenne ne reculera pas d'un iota pour faire aboutir la plate-forme d'El-Kseur...», s'en prend violemment au pouvoir, lequel, selon la Cadc de la wilaya de Tizi Ouzou, «change de stratégie, après avoir échoué dans la répression, en optant pour le dialogue avec ses propres serviteurs... (qu'il) a lui-même désignés comme délégués des ârchs». A ces derniers, la Cadc, au nom du mouvement citoyen, «leur dénie le droit de représenter ou de parler au nom du mouvement» et leur promet un châtiment exemplaire, comme la mise en quarantaine. Quant aux autres délégués, ceux appartenant aux sept coordinations communales contestataires, la Cadc les appelant «les partisans de la compromission avec le pouvoir assassin», pas moins! La Cadc de la wilaya de Tizi Ouzou voit en les sorties publiques de ces délégués «une autre campagne de dénigrement du mouvemnt et, à travers lui, des délégués restés fidèles au combat...» Plus encore, la déclaration continue, à ce propos: «Autoproclamés délégués de leurs communes» qu'ils ne cessent de se démarquer de leurs positions honteuses. Qualifiés de «groupuscule», ces délégués, selon la déclaration de la Cadc, mènent la dynamique citoyenne vers la réddition. Il est, par ailleurs, annoncé l'organisation de caravanes de sensibilisation et d'information dans les localités de ces coordinations accusées. Enfin, selon des rumeurs qui semblent pour le moins difficiles à croire, tellement elles relèvent du délire. Réagissant à la déclaration de la Cadc, les délégués des sept coordinations incriminées, telles celles de Bouzeguène, Yattafen, Ililten, Larbaâ Nath-Irathen, Illoula, Aïn Zaouïa et Ath-Aïssi, ont rendu publics, ce qu'ils ont appelé «les éclaircissements». C'est ainsi que se disant: «Porte-parole dûment mandatés par les citoyens de nos villages et communes respectifs et chargés du message réel de nos coordinations dans le strict respect de l'esprit initial du mouvement avec pour unique objectif la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur», les délégués des coordinations contestataires ont tenu à «démentir et à dénoncer toutes les allégations mensongères et malintentionnées portées contre nous et nos communes». Comme ces délégués déclarent nuls et non avenus les commandements, les mises en demeure et les décisions prises en ce qui «nous concerne» par le conclave dont «nous nous sommes démarqués par ses tendances déviationnistes». Pour eux, la Cadc n'est ni une instance dirigeante ni une structure organique. C'est seulement une structure fonctionnelle n'ayant que les prérogatives de coordonner les actions consensuelles émanant des coordinations locales... Après avoir rappelé le principe d'autonomie régissant le fonctionnement du mouvement dans sa structure, la Cadc, les délégués des coordinations contestataires reviennent sur «leurs exclusions» et affirment: «Quant à l'exclusion ou au retrait de mandat, il n'y a que nos concitoyens dans nos villages qui ont le droit de se prononcer et ce, par la voie de procès-verbaux.» Comme on le voit, la guerre des communiqués fait rage au sein du mouvement citoyen.