Le Parlement panafricain qui s'est réuni les 4 et 5 août, en Afrique du Sud, a appelé les Nations unies à fixer une date pour la tenue d'un référendum qui puisse permettre l'accès à l'indépendance du peuple sahraoui. L'actualité s'emballe. Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que le dossier sahraoui ne soit évoqué. Le conflit du Sahara occidental est abordé de manière récurrente en ce moment. Cette fois-ci c'est au tour du Parlement africain de s'y atteler. Et il n'y va pas par quatre chemins. L'Assemblée consultative de l'Union africaine constituée de 265 députés représentant 53 pays a appelé les Nations unies à fixer une date pour la tenue d'un référendum qui puisse permettre au peuple sahraoui de décider de son propre destin. «Nous rejoignons l'Union africaine dans son appel aux Nations unies pour fixer une date pour la tenue du référendum au Sahara occidental permettant au peuple du Sahara occidental, la dernière colonie en Afrique, d'exercer son droit à l'autodétermination», indique le communiqué qui a sanctionné la 8e Conférence annuelle des présidents des Parlements africains. Elle s'est tenue les 4 et 5 août 2016, à Midrand en Afrique du Sud, sous le thème: «De l'adoption à la ratification des traités de l'Union africaine, en particulier le nouveau protocole du Parlement panafricain: quels avantages pour l'Afrique.» C'est au moment où le souverain marocain veut adhérer à l'Union africaine que lui est destiné ce message qui lui signifie qu'il piétine la légalité internationale et qu'il est en complète contradiction avec la mission émancipatrice que s'est fixée le continent: Se libérer des chaînes coloniales. S'il lui reste donc un objectif à atteindre, c'est bien la décolonisation du Sahara occidental. «Il reste une tâche à accomplir, parce que la mission émancipatrice de l'OUA (rebaptisée UA, Ndlr) a été accomplie à l'exception de la région du Sahara occidental», avait souligné pour sa part la présidente de la Commission de l'Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma lors de la cérémonie de célébration des 52 ans de la fondation de la défunte Organisation de l'Unité africaine (OUA). «C'est le dernier avant-poste de l'occupation coloniale en Afrique, qui doit être démantelé dans l'accomplissement de la vision des pères fondateurs, à lutter pour une Afrique pleinement indépendante et souveraine», avait déclaré à cette occasion Robert Mugabe, président du Zimbabwe et précédent président en exercice de l'Union africaine. Depuis, le Maroc a campé sur ses positions. Le monarque alaouite a clairement fait savoir qu'il ne céderait pas un pouce de ce territoire, annexé depuis 1975, lors du discours qu'il avait prononcé pour célébrer le 17ème anniversaire de son accession au trône. Arc-bouté sur cette position l'héritier de Hassan II n'a pas hésité à expulser la composante civile et politique de la Minurso qui a pour mission l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Une décision prise par représailles vis-à-vis du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, qui avait qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d' «occupation» lors de la visite qu'il avait effectuée au mois de mars dernier dans les camps de réfugiés sahraouis. Les événements se sont accélérés depuis. Une partie de la Minurso a rejoint son QG à Laâyoune, ville sous occupation marocaine alors que la pression s'accentue sur le Maroc pour reprendre des négociations directes avec le Front Polisario. «Une proposition formelle a été faite aux parties en conflit», a déclaré le 1er août le porte-parole adjoint du SG de l'ONU Farhan Haq au cours d'un point de presse tenu à Washington. «Maintenant que le Conseil de sécurité a réitéré son appel à la reprise des négociations rien ne peut entraver Ross de retourner dans la région pour poursuivre ses efforts de facilitation» des négociations a souligné le responsable onusien. Annoncé pour ce mois d'août dans la région le représentant personnel de Ban Ki-moon reprendra ses navettes diplomatiques pour tenter de mettre autour de la table Sahraouis et Marocains. L'Afrique veut plus: bouter le Maroc hors du Sahara occidental.