Abdelmadjid Tebboune, un ministre très sollicité «Il y a de faux rapports, de fausses informations, qui sont remis au ministre de l'Habitat» confie, catégorique, un souscripteur. Des milliers de familles ont rêvé il y a huit ans. Elles ont rêvé d'avoir des logements sur les hauteurs d'Alger, Draria. Les années passent, le rêve s'amincit, l'espoir grossit et le chantier s'enlise. Le chantier des 2684 logements de Draria est en train de devenir une sérieuse affaire d'Etat qui n'a pas encore révélé tous ses secrets. A la faveur de l'été, des rumeurs les plus folles circulent au sujet de ce chantier fantôme. «Il y a de faux rapports, de fausses informations qui sont remis au ministre de l'Habitat» confie, catégorique un souscripteur ajoutant que des responsables au ministère de l'Habitat «sont carrément en collusion dans ce qui arrive à ce chantier». «Nous attirons, encore une fois, l'attention du ministre et nous lui disons clairement que des responsables au sein même de son département sont impliqués directement dans ce chantier, soit parce qu'ils sont bénéficiaires de logements soit pour d'autres raisons», avertit un autre souscripteur informant que «dès le mois de septembre prochain nous ferons entendre notre voix». Que se passe-t-il dans ce fameux chantier qui, pourtant, devait connaître une cadence plus forte depuis le rachat de Batigec-Immobilière par le groupe Condor en mars 2014. C'était la solution palliative pour booster ce projet agonisant. Un engagement a été signé entre le ministère de l'Habitat et Condor pour des livraisons partielles, à savoir 320 logements en septembre 2015 et 512 autres en novembre de la même année. 888 unités devaient être livrées en février 2016 et enfin 964 logements devaient être réceptionnés en mars 2016. Que du vent! A ce jour, aucune livraison n'a eu lieu. Mais si le groupe Condor n'est pas capable de respecter ses engagements, pourquoi a-t-il racheté Batigec-Immobilière? «On en est aux menaces de la part de certain responsable du ministère nous conseillant de nous taire. Nous lui répondons que nous n'allons pas nous taire et advienne que pourra. Nous sommes dans notre droit, nous voulons connaître la vérité sur notre bien, demander des comptes et dénoncer des malversations», s'emporte un autre souscripteur. Une promesse en chasse une autre, mais rien de concret à l'horizon. Ni le ministre du secteur, Abdelmadjid Tebboune ni le wali d'Alger Abdelkader Zoukh n'arrivent à faire redémarrer ce chantier «fantôme» qui a déjà fait couler beaucoup d'encre dans la presse. Le drame c'est qu'il n'y a pas que le citoyen qui a été floué dans cette affaire, même l'Etat y a perdu de l'argent, mais «quand tout un Etat est incapable de récupérer son argent, le pire est à craindre pour le citoyen», lâche sèchement ce souscripteur. C'est dans le but de trouver une solution à cette situation inextricable que ces honorables citoyens ont voulu lancer un ultime appel de détresse, un vrai «SOS», un appel au sens de l'équité et des responsabilités des pouvoirs publics. Le ministre Tebboune se doit de réagir.