Cette visite scelle les relations désormais sereines entre l'Algérie et l'Espagne. Depuis la signature du traité d'amitié, le 8 octobre 2003 à Madrid par le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika et l'ex-président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, Alger et Madrid connaissent un ballet diplomatique des plus intenses. Ce regain dans les relations bilatérales se traduit aujourd'hui sur le terrain avec la visite officielle de deux jours qu'effectue la reine Sofia d'Espagne. Cette visite est également une préparation à celle qu'effectuera le président Bouteflika en Espagne le 24 du mois courant. En outre, la visite de la reine Sofia d'Espagne vise dans un premier temps à promouvoir le traité d'amitié signé entre l'Algérie et l'Espagne ainsi que la relance des projets de coopération dans un second temps. La visite de la reine d'Espagne qui se rendra ensuite en Mauritanie et au Maroc, intervient quelques jours après l'approbation par le parlement espagnol du programme de coopération pour la période 2005-2008. Ce programme met notamment l'accent sur la réduction de la pauvreté et le développement de l'éducation. En 2003, la Mauritanie a reçu de l'Espagne une aide remboursable de 15 millions d'euros, le Maroc 13 millions et l'Algérie 6 millions. Sur un autre plan, la reine Sofia, connue pour son sens humanitaire et qui oeuvre depuis plusieurs années dans le domaine caritatif et l'aide au développement, visitera un centre d'alphabétisation pour démunis. Au cours de son séjour, la reine ibère aura des entretiens avec le président Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem et le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. La reine s'est souvent associée aux luttes des ONG pour l'aide humanitaire. Elle a présidé différents comités pour lutter contre la cardiopathie ou pour favoriser, comme au Maroc, le microcrédit. Récemment, Alger a enregistré une succession de délégations diplomatiques de haut niveau. La connotation de la visite de la reine Sofia est très symbolique à plus d'un titre. La première visite officielle de Sa Majesté la reine Sofia d'Espagne. Un pas politique et diplomatique puisqu'elle scelle les relations désormais sereines entre l'Algérie et l'Espagne. Au-delà des héritages de l'histoire, la civilisation andalouse et des rapprochements entre les deux pays de la Méditerranée, les contingences du moment obligent les deux nations à plus de concertation et de compréhension dans le cadre de la mondialisation. L'on pourrait également parler de destinée et de soutien entre les deux pays dans le cadre des accords d'associations avec l'Union européenne. La lutte antiterroriste, la question de l'immigration clandestine et la coopération économique, sur ces trois sujets, l'Algérie a toujours annoncé sa disponibilité à coopérer dans le bon sens d'autant qu'elle a été l'un des premiers pays à subir les affres de la nébuleuse terroriste. La dernière visite du chef d'état-major espagnol de la Défense, le général d'armée Félix Sanz Roldan, à Alger, le 17 janvier passé, sur invitation du général-major Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, témoigne que l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste est devenue un modèle en la matière. Au volet économique et dans le cadre du renforcement des rapports commerciaux entre l'Algérie et l'Espagne, une convention a été paraphée entre la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) et la Chambre de commerce de Barcelone. La signature de ce protocole d'accord intervient à l'issue d'un forum économique algéro-espagnol auquel ont participé MM. Pasqual Marigall I Mira et Nouredine Boukrouh, respectivement président de la Généralité de Catalogne et ministre algérien du Commerce. En effet, les deux parties prévoient, au terme de cet engagement, la consolidation des relations économiques entre l'Algérie et la péninsule ibérique. Un contrat qui devra constituer aussi un cadre de référence pour les opérateurs économiques des deux parties. L'autre point essentiel qui fera l'actualité de la visite de la reine Sofia d'Espagne aura trait à la question sahraouie. Une question sur laquelle l'Algérie s'est toujours référé au plan de règlement de l'ONU qui prévoit l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination à travers un référendum libre et transparent, conformément à la légalité internationale.