Le dernier recours pour dénoncer les carences et les dépassements des collectivités locales et de l'administration. Après les entrepreneurs c'est au tour des agriculteurs de monter au créneau pour prendre le relais de la contestation, devenue par la force des choses, le dernier recours pour dénoncer les carences et les dépassements des collectivités locales et de l'administration, en criant haut et fort leur ras-le-bol à qui pourra l'entendre. Cette fois-ci, en fin de campagne des labours-semailles, le refus de délivrance par la Crma des bons d'enlèvement entrant dans le cadre d'intensification pour quelque 530 fellahs, a été à l'origine de ce mal de cette contestation, les fellahs lésés et livrés à eux-mêmes, ont observé un sit-in-musclé au sein de cet organisme, et sans l'intervention in extremis de quelques sages de la ville, la situation aurait pris une autre tournure. Notons que ce sit-in n'est pas le premier au niveau de la wilaya, non plus au niveau de cet organisme qui gère le programme de développement «Fndra», le plus important de la région avec plus de 1100 milliards de centimes, au profit de ses partenaires, quelque 7000 fellahs et presque 400 fournisseurs et entreprises. Cet organisme est devenu récalcitrant avec le temps à cause des contestations suivies de protestations avec ses différents partenaires. Le dernier incident remonte au mois dernier lorsqu'une centaine d'entrepreneurs ont envahi le siège à plusieurs reprises, et pour cause, leurs factures en souffrance depuis plusieurs mois et ce, jusqu'à ce qu'ils aient obtenu gain de cause. Au-delà de la revendication qui reste légitime en soi, le phénomène de la contestation a tendance à prendre des proportions incontrôlables. C'est pourquoi il apparaît d'ores et déjà indispensable de trouver une solution adéquate pour contrôler cette poudrière et remédier à cette situation, car il ne faut pas attendre les journées portes ouvertes pour qu'on accueille et qu'on explique, autrement dit les portes ont été toujours fermées pour entendre et résoudre les préoccupations. A cet effet, un dispositif de suivi et de coordination entre l'administration et les différents partenaires socio-économiques est plus que jamais capital. L'expérience, le développement et la paix sociale de beaucoup de régions en est la preuve. L'installation récente à Sidi Bel Abbès d'une cellule technique chargée de l'évaluation et du suivi des projets de développement tous programmes confondus, composée des représentants des différents acteurs socio-économiques et des représentants des différents organismes, a permis de suivre conjointement l'avancement des réalisations et pallier tout obstacle ou dysfonctionnement à partir de la source. Prévenir vaut mieux que guérir, hélas à Tissemsilt chaque responsable veut faire cavalier seul dans une bataille décisive comme le développement, en ne se souciant nullement des problèmes, des préoccupations et encore moins des suggestions constructives des autres partenaires des différentes opérations de développement, jusqu'à ce que la pression provoque l'explosion et que le président de la République intervienne pour y remédier. A ce sujet, on s'est rapproché du représentant du patronat au niveau de la wilaya de Tissemsilt qui comporte 14 fédérations parmi lesquelles la fédération de l'agriculture. Il nous a fait savoir que les choses vont de mal en pis malgré que l'Etat n'a jamais lésiné sur les moyens. Rien que pour les cinq dernières années, plus de 5000 milliards ont été alloués à la région mais en vain. La léthargie, le chômage se répandent de plus en plus, à cause de l'individualisme, l'opacité, la cabale, ainsi que la marginalisation et l'exclusion des partenaires socio-économiques que le gouvernement doit rencontrer et consulter presque régulièrement et sans protocole ; la récente bipartite en est le meilleur exemple, ajoute-t-il. A Tissemsilt, on a déposé un rapport alarmant sur la situation du secteur privé tout en proposant notre entière disposition à coopérer. Cela fait plus de 3 mois et nous n'avons reçu aucun écho à ce jour, ce n'est pas étonnant, donc, de voir des contestations un peu partout, conclura-t-il. On a appris qu'une commission ministérielle de haut niveau a été dépêchée sur les lieux, au moment où nous écrivons ces lignes, afin de s'enquérir de la situation et de sauver ce qui peut l'être encore. Affaire à suivre...