Ce parti, à travers le discours de son secrétaire général, prépare un redéploiement tous azimuts. Les travaux de la commission exécutive nationale du FLN se sont poursuivis hier pour la mise en place des cinq commissions permanentes et l'élection de leurs présidents respectifs. Ainsi, Abdelhamid Si Afif a-t-il pris la tête de la commission de contrôle et d'évaluation des cadres, Bradaï Madani celle des questions organiques et disciplinaires, Abderrezak Bouhara celle de la formation politique, Layachi Daâdoua celle des élus et Dedjal celle des finances. Cette répartition, nous indiquent des sources proches de la direction nationale du FLN, vise à préserver les équilibres régionaux, mais aussi à mettre en avant au mieux les compétences des uns et des autres. Le clivage entre redresseurs et pro-Benflis est, quant à lui, mort et enterré. La veille, faut-il le rappeler, les sept membres du secrétariat exécutif avaient été élus quasiment à l'unanimité. Il s'agit d'Abdelaziz Belkhadem, Saïd Bouhadja, Amar Saïdani, Abdelkrim Abada, Salah Goudjil, Amar Tou et Abdelkader Bounekraf. Il est vrai que des noms qui ont beaucoup fait pour le «redressement» du parti, à l'égal de Djamel Ould-Abbas, Mohamed-Seghir Kara, Abdelkader Hadjar ou Abdelhamid Si Afif, ne se sont pas trouvés sur cette courte liste. Mais, le peu de postes à pourvoir, face au nombre important de cadres susceptibles de les occuper, a fait que des «sacrifices» incontournables ont dû être opérés, sans que cela n'altère en rien la cohésion retrouvée de ce parti, mais aussi sa volonté de revenir en force sur le devant de la scène politique et médiatique, afin de peser durablement et fortement sur toutes les décisions futures et importantes. En outre, les mêmes sources, qui s'essayent à «décortiquer» le discours du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, indiquent que ce dernier «a longuement mis l'accent sur la gestion des ressources humaines en vue de préparer des listes électorales fortes et crédibles près de deux années avant les rendez-vous électoraux, législatif et locaux de 2007». Cela dénote, on ne peut mieux, le fait que le FLN refusera désormais d'être à la traîne par rapport au RND, ni même de présenter des listes communes, comme l'idée avait été lancée, assez légèrement, par Bouguerra Soltani lors de la conférence de presse commune aux trois dirigeants de l'Alliance présidentielle le 16 février passé. Le FLN, qui vient de reprendre un fonctionnement normal et cohérent, en attendant que la dynamique touche l'ensemble de ses mouhafadhas et kasmas, s'apprête également à déposer son dossier auprès des instances concernées du ministère de l'Intérieur, mais aussi à introduire une demande au niveau de la chambre administrative près le tribunal d'Alger afin que les gels dont il est frappé soient enfin levés. Ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il faudra s'attendre à ce que les choses s'accélèrent véritablement et que les choses sérieuses reprennent de nouveau. Le FLN, qui a habitué ses militants à des retours quasi miraculeux, «s'apprête, disent encore nos sources, à arracher la place qui est légitimement la sienne sur l'échiquier politique national».