Les syndicats autonomes se réuniront jeudi pour adopter leur rapport qui sera adressé au chef de l'Etat. Les neuf organisations autonomes, membres du Comité national des libertés syndicales (Cnls) se réuniront jeudi, pour adopter leur feuille de route ainsi que le rapport portant sur la situation des libertés syndicales en Algérie. Une fois approuvé, ce document devra être transmis au président de la République en guise d'interpellation quant «aux dernières mesures coercitives prises par les pouvoirs publics à l'égard des syndicats». Contacté hier par L'Expression, le docteur Besbas, secrétaire général du Cnls, a déclaré que la question prioritaire pour «les syndicats autonomes est celle d'une reconnaissance véritable». En regardant de très près cette unité, c'est en quelque sorte une alliance «qui s'est fait jour dans le but de dénoncer collectivement les atteintes aux libertés syndicales, mais aussi pour défendre le droit à l'activité syndicale», estime notre interlocuteur, dénonçant, sans coup férir, «le mépris affiché par les pouvoirs publics à l'adresse des partenaires sociaux autonomes». Ces derniers se sont rassemblés autour d'un projet unique: le rapport qui sera adressé au premier magistrat du pays se veut le dernier recours des syndicalistes, mais aussi une façon de «sensibiliser l'opinion publique quant à la volonté des autorités qui va dans le sens de rétrécir le champ syndical», explique M.Besbas, porte-voix du Cnls. La tendance actuelle est à l'approbation du document en question qui devient le cheval de bataille des syndicats autonomes. Le secrétaire général du Cnls le qualifie de «recueil de toutes les atteintes aux libertés syndicales», tout en soulignant que cette décision «aurait dû être prise beaucoup plus tôt». Il s'est ressaisi rapidement pour dire qu'«il n'est jamais trop tard pour bien faire». Au contraire, a-t-il renchéri, «c'est le moment le plus opportun pour interpeller le premier magistrat du pays sur le non-respect de la loi qui régit l'exercice syndical». Le porte-parole des syndicalistes a fait valoir qu'avec ce rapport «nous aurons épuisé toutes les voies de recours légales», précisant que le document revendique essentiellement une reconnaissance officielle de la part des pouvoirs publics. Cela constitue, à ses yeux, «une consécration réelle des libertés et du pluralisme syndical». En filigrane, les syndicats demandent que le président de la République «soit réellement le premier défenseur de la loi qui autorise sans réserve le droit à l'activité syndicale». Les syndicalistes du Cnls ont tiré comme «leçon» des épisodes précédents que, «pour peu qu'on se batte sur une bonne idée, on la fait avancer». Ils se déclarent, par la voix du Dr Besbas, favorables pour relancer les conciliabules avec les pouvoirs publics dans le but de trouver un nouveau terrain d'entente. Le secrétaire général du Cnls s'est réjoui que «le principe d'un pacte social défendu à cor et à cri par les partenaires sociaux soit approuvé lors de la dernière tripartite». Cependant, il dira qu'«avant de mettre les compteurs en marche, il est nécessaire de définir le rôle et le devoir de tout un chacun».