Des millions d'Indiens étaient en grève vendredi contre des projets de réformes et de privatisations initiés par le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi. "Cette grève est dirigée contre le gouvernement central. Cette grève est pour la cause des travailleurs", a déclaré Ramen Pandey, du Syndicat national indien affilié au parti du Congrès (opposition), qui ambitionne "la plus grande grève de tous les temps". Le gouvernement du Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre Narendra Modi a été largement élu en 2014 sur la promesse de relancer la croissance et créer de l'emploi en libéralisant l'économie. Dans son budget 2016-2017, New Delhi prévoit de lever quelque 560 milliards de roupies (7,5 milliards d'euros) grâce à la privatisation ou à la fermeture d'entreprises publiques lourdement déficitaires. Les organisations syndicales craignent des pertes massives d'emplois. Des banques, des magasins, des écoles ou des gares étaient fermés ou désertés dans plusieurs parties du pays, selon les témoignages. Dans les Etats méridionaux du Karnataka et du Kerala, les transports publics ne fonctionnaient pas. Parmi les principaux points de dissension figure également le niveau de la hausse proposée du salaire minimum: le gouvernement propose de l'augmenter pour les travailleurs non-qualifiés de 6.396 roupies à 9.100 roupies par mois (85/121 euros près de 15.000 dinars).Insuffisant pour les syndicats qui réclament l'instauration d'un salaire plancher à 18.000 roupies par mois (240 euros soit 30 000 dinars) ainsi que la création d'une sécurité sociale universelle.(APS)