Le mouvement de protestation des boulangers a été largement suivi à Tizi Ouzou. Les boulangeries ont baissé rideau et les citoyens non avertis ont été réellement surpris par cette action. Hier, seules les pâtisseries ont ouvert leurs portes. Ce qui a fait dire à plus d'un que pour les gâteaux il n'y a aucun problème, alors que pour le pain... Certes, toute revendication peut se tenir, et celle des boulangers semble tenir la route puisque ces derniers ne demandent qu'un moyen d'assurer une certaine marge bénéficiaire en fin de mois. Devant ce qui apparaît comme une crispation des pouvoirs publics sur le prix du pain, un sujet sensible et éminemment politique, les boulangers approchés ont montré une certaine compréhension mais répliquent que le pouvoir a d'autres moyens pour répondre au souhait des artisans sans avoir à augmenter le prix de la baguette. A Tizi Ouzou, l'action des boulangers est donc massivement suivie par les artisans, et les citoyens ont eu toutes les peines du monde à se procurer un morceau de pain. Heureusement, les restaurateurs de la région, ayant passé des contrats avec les boulangers, ont été alimentés par ces derniers. Ce qui fait que le voyageur ou encore le travailleur a pu trouver du pain sur sa table à midi. Par contre, dans le restaurants des collectivités, le rationnement a fait son apparition. Pour les citoyens, cette grève des boulangers «est insupportable et les pouvoirs publics se doivent d'ouvrir un dialogue avec cette profession au plus vite!» En effet, si les familles ont pu tenir deux jours avec, notamment, du pain acheté l'avant-veille, le pain de trois jours est carrément immangeable! Et les artisans boulangers de menacer qu'en cas de sourde oreille des pouvoirs publics, les choses peuvent se corser. En attendant, les citoyens se demandent jusqu'à quand seront-ils les dindons de la farce. Ils exigent que les deux parties «boulangers et pouvoirs publics» se mettent autour d'une table et discutent sérieusement de leurs problèmes.