Dans la perspective de conforter et rendre permanente la trêve, entrée en vigueur dans la nuit de lundi à mardi en Syrie, la Russie a déployé hier des militaires sur les axes principaux de la province d'Alep. Des militaires russes ont installé un point d'observation sur la route du Castello, un axe vital pour pouvoir acheminer de l'aide humanitaire dans les quartiers rebelles d'Alep, la grande ville du nord de la Syrie, ont rapporté hier les agences russes ayant des journalistes sur place. C'est dans ce contexte de sécurité que l'ONU n'a pas lancé d'opérations humanitaires depuis l'entrée en vigueur de la trêve initiée par les Etats-Unis et la Russie et demande des garanties pour ses convois humanitaires, a indiqué hier un porte-parole onusien. Selon les agences de presse russes Interfax et RIA Novosti, des militaires russes ont pris position et installé un «centre d'observation mobile». Les agences ne précisent pas si l'armée syrienne, qui contrôle cette route, s'est retirée. L'accord trouvé vendredi entre Washington et Moscou prévoit un accès humanitaire sans entrave aux zones assiégées, comme Alep, notamment via la «démilitarisation» de la route du Castello. «Cette route sera la principale voie pour la livraison d'aide humanitaire à Alep», a déclaré un responsable du centre militaire russe d'observation du cessez-le-feu, le colonel Sergueï Kapitsyne, cité par Interfax. Selon Almasdarnews, un site pro-régime bien informé, le haut commandement de l'armée syrienne a donné ordre aux troupes d'élite qui se trouvent sur la route de reculer d'un kilomètre au nord de la route pour permettre aux soldats russes de faciliter la mise en place du corridor humanitaire le long de cette route. Des groupes similaires de militaires russes devaient être déployés à al-Machraqa, dans le nord de la province d'Alep, et Hama (centre), avait indiqué l'armée russe lundi soir. L'arrêt des combats devra permettre l'envoi d'aides humanitaires urgentes aux centaines de milliers de personnes vivant dans les zones assiégées, notamment la partie rebelle d'Alep. Selon les correspondants de presse, hier matin, il n'a été fait état d'aucuns tirs ou bombardement durant la nuit des deux côtés loyaliste et rebelle d'Alep, principal enjeu du conflit. Toutefois, l'ONU n'a pas lancé d'opérations humanitaires en Syrie depuis l'entrée en vigueur de la trêve initiée par les Etats-Unis et la Russie et demande des garanties de sécurité pour ses convois humanitaires. «L'ONU est prête à fournir une aide humanitaire d'urgence suite à l'accord par les Etats-Unis et la Russie», a indiqué le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). «Les premières distributions prévues fourniront une aide alimentaire à l'est d'Alep», où entre 250 000 à 275 000 personnes vivent dans les quartiers rebelles et n'ont pas reçu d'aide des Nations unies depuis juillet, affirme l'ONU, précisant que cette assistance sera envoyée via la Turquie. Un porte-parole de l'Ocha à Genève, Jens Laerke, a déclaré que l'ONU avait reçu le 6 septembre des autorisations du gouvernement syrien pour distribuer de l'aide dans les zones assiégées de l'est d'Alep et dans les autres localités assiégées de Madaya, Zabadani, Foua, Kefraya et Mouadamiyat Al-Cham. Toutefois, «jusqu'à présent, aucun convoi ne s'est mis en marche», a-t-il dit. «Nous avons besoin d'un environnement sans danger de mort», a-t-il assuré.