Les forces irakiennes progressaient hier en direction de Mossoul malgré les tireurs embusqués et les explosions de voitures piégées, tout en essayant de mater les attaques du groupe Etat islamique (EI) à Kirkouk et ailleurs dans le pays. Près d'une semaine après le lancement de l'offensive sur la deuxième ville d'Irak, les 10.000 combattants déployés font face à la résistance «significative», selon un général américain, de quelque milliers de jihadistes. L'évolution de la situation est suivie de très près par les Etats-Unis, avec la visite ce week-end à Baghdad puis à Erbil, dans le Kurdistan irakien, du chef du Pentagone Ashton Carter, soucieux de maintenir un front uni face à l'EI. En première ligne ces derniers jours, les forces kurdes ont annoncé hier avoir avancé à l'aube à Bachiqa, une localité au nord-est de Mossoul. Les peshmerga ont reçu instruction de s'arrêter le long d'une ligne à environ 20 km de la grande ville du nord. «Ils sont en gros là-bas», a indiqué samedi un responsable militaire américain, en précisant que cette position serait «solidifiée» dans «les 48 heures» au maximum. Plus au sud, des forces d'élite fédérales se battent pour reprendre le contrôle de Qaraqosh, juste à l'est de Mossoul, qui était la plus grande ville chrétienne d'Irak. Sur ces fronts, la progression de l'offensive vers Mossoul est satisfaisante, a jugé samedi le chef militaire de la coalition anti-jihadiste, le général américain Stephen Townsend. Mais la résistance des jihadistes «est assez significative» avec l'utilisation des méthodes classiques de l'EI, à savoir «de nombreux engins explosifs, de voitures piégées, et même de quelques missiles anti-char guidés», a-t-il précisé à Baghdad. Même s'ils sont sur la défensive, les jihadistes ont surpris en menant vendredi à Kirkouk une série de d'attaques meurtrières qui ont fait au moins 46 morts, la plupart des membres des forces de sécurité. Depuis, les forces de sécurité traquent des combattants de l'EI infiltrés dans cette ville sous contrôle kurde. Les dizaines d'assaillants, dont plusieurs kamikazes, ont échoué à prendre le contrôle des principaux bâtiments gouvernementaux mais ont semé le chaos dans cette cité pétrolière et multiethnique située à quelque 150 km au sud-est de Mossoul. Au moins 51 jihadistes ont été tués, dont trois hier, ont affirmé des responsables locaux de la sécurité. Dans une nouvelle tentative apparente de faire diversion, l'EI a mené une attaque à Routba, un village proche de la frontière jordanienne dans la province d'Al-Anbar, avec cinq voiture piégées, a indiqué hier le chef de l'armée dans la zone. Les assaillants se sont brièvement emparés des bureaux du dirigeant local, mais les forces de sécurité ont rapidement pris le dessus, a-t-il ajouté.