Malgré la colère qui anime au plus haut degré les membres du Comité national des boulangers, ces derniers ont exclu toute réédition du scénario de la grève survenue les 26 et 27 février dernier. «Nous n'allons pas faire la grève, c'est l'option du dialogue qui est maintenue», nous dira M.Abdesslam Medjdoub, président du Comité national des boulangers, à l'issue d'un conclave tenu, hier, à Alger, au siège de l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens) à laquelle ledit comité est affilié. La rencontre, tenue sous la présidence de M.Salah Souilah, SG de l'Ugcaa, constitue, en effet, un regroupement de tous les représentants de la corporation des boulangers répartis à travers les 48 wilayas du pays. Le débat au cours de cette rencontre était houleux à plus d'un titre, et une colère indescriptible se lisait sur le visage de la majorité des présents. «Les boulangers sont courroucés du fait du mutisme des autorités publiques, notamment après le mouvement de grève de deux jours, survenue les 26 et 27 février 2005», nous a déclaré un membre du secrétariat national de l'Ugcaa. Cependant, il est hors de question que le Comité national des boulangers lance, de nouveau, un appel à la grève, et ce, de l'avis même de son président, M.Medjdoub. «Notre mot d'ordre est le dialogue», a-t-il martelé d'un ton catégorique. Et c'est au tour de M.Souilah de lui emboîter le pas en soulignant, pour sa part, que «l'option de la grève est définitivement enterrée». M.Boudissa, représentant des boulangers de la wilaya de M'sila, a laissé entendre, au cours de son intervention, que le rôle du comité des boulangers c'est d'abord la défense des consommateurs. Et d'ajouter: «Notre mission en tant que syndicat est de hisser les préoccupations des boulangers au plus haut niveau (...). C'est désormais chose faite, la question est entre les mains de l'Etat.» A noter seulement que cette volonté affichée par les membres du Comité national des boulangers en vue d'entériner «le processus du dialogue» avec les pouvoirs publics n'est pas le résultat de contacts entrepris en ce sens entre les deux parties. «Aucune sollicitation pour le dialogue ne nous a été formulée par le gouvernement», fera savoir encore M.Medjdoub. Quant à M.Souilah, celui-ci s'est exprimé sur la question du dialogue en termes d'optimisme, en précisant que «les portes du gouvernement sont ouvertes au dialogue».