Dans le cadre de ses activités culturelles, le Sénat a invité, hier, l'ancien chef du gouvernement, M.Smaïl Hamdani. «L'Algérie et la politique du bon voisinage», était globalement l'essentiel de la communication de l'ex-chef du gouvernement et ce, en présence d'Abdelkader Bensalah, président de Conseil de la nation. Le tracé des frontières algériennes avec ses voisins de l'Est, de l'Ouest et du Sud sera ainsi longuement abordé par M.Hamdani, qui affirmera, concernant le Maroc, que l'Algérie a signé avec ce pays pas moins de 15 accords en relatant toutes les menaces brandies par le royaume chérifien d'envahir la région de Tindouf, au lendemain de l'indépendance de l'Algérie. D'après le conférencier, le roi du Maroc, en ce temps-là, a fait beaucoup de pressions sur l'Algérie, et toutes ont été vouées à l'échec. «Après l'indépendance, nous n'avions pas réellement une armée bien structurée et très peu équipée mais nous étions déterminés à défendre l'intégrité territoriale de notre pays quel que soit le prix à payer», soulignera M.Smaïl Hamadani qui notera au passage toutes les convoitises que suscitait notre pays après avoir chassé la France de l'Algérie. Pour freiner «l'ardeur» des Marocains, continue le conférencier, il aura fallu rendre publics en ce temps-là des documents confidentiels, notamment le traité de Tanger de 1844 signé entre le Maroc et la France et qui prévoyait «l'élimination» de l'Emir Abdelkader par l'une ou l'autre partie. C'est dire que l'appétit du royaume chérifien en ce qui concerne notre pays ne date pas d'aujourd'hui. Bref, d'après l'ancien chef de gouvernement, l'Algérie a toujours observé depuis son indépendance une politique de bon voisinage avec tous ses voisins. Les relations avec la Libye étaient qualifiées par exemple dans les années 60 d'exceptionnelles. «Observer une même politique pétrolière et rapprocher le continent africain du monde arabe», étaient les points essentiels sur lesquels se sont mis d'accord les deux pays. Selon M.Hamdani, l'Algérie a toujours opter pour une politique de bon voisinage mais aussi d'émancipation de l'Afrique et du monde arabe. A ce sujet, il dira que plusieurs accords avaient été conclus notamment avec le Maroc pour travailler en partenariat mais à ce jour aucun n'a été respecté.