Le Royaume marocain est connu pour être un grand producteur de drogue La complémentarité naturelle entre l'Algérie et le Maroc au plan de l'économie est avérée. Mais le commerce de la drogue freine la dynamique. Le Maroc est le premier fournisseur et le premier client de l'Algérie en Afrique. L'inverse est tout à fait vrai. C'est-à-dire que l'Algérie est en pole position dans le commerce extérieur du Maroc que ce soit en tant qu'importateur ou exportateur. Ce n'est pas là un fait nouveau, puisque les relations économiques entre les deux pays sont les plus denses dans la région du Maghreb et dans tout le continent noir depuis des années. Un think tank marocain, OCP Policy Center, a mis récemment en évidence cette particularité continentale, qu'il a lui-même qualifiée d'inattendue, au regard du discours économique marocain, très explicitement orienté vers l'investissement et le commerce avec l'Afrique subsaharienne. Les experts marocains qui s'attendaient à une plus forte densité des relations de leur pays avec le Sénégal ou le Gabon, ont été «surpris» de constater qu'«en 2014, l'Algérie a été le premier client africain du Maroc, en absorbant 40,4% de ses exportations vers les marchés africains». C'est ce que révèle le rapport de OCP Policy Center. La Mauritanie qui arrive en deuxième position vient loin derrière avec 18,2% des exportations marocaines. A l'import, «l'Algérie a été le premier fournisseur africain du Maroc, en assurant 63,1% des importations africaines», rapporte le think tank. Ces résultats témoignent de la complémentarité naturelle entre l'Algérie et le Maroc au plan de l'économie. Il faut dire que toutes les manoeuvres politiciennes du Mahkzen, à l'image de l'atteinte au drapeau national un premier novembre, et les autres insinuations sans fondements du roi sur la question du Sahara occidental, n'ont pas empêché les échanges commerciaux dans les deux sens. Au point d'ailleurs que les deux pays se positionnent chacun pour ce qui le concerne en tête de liste du partenariat au niveau du continent africain. Les chiffres du think tank marocain déconstruisent une idée selon laquelle le Maroc est très en avance par rapport à l'Algérie dans la pénétration du marché africain. Si le commerce avec l'Algérie demeure son plus important poste à l'export, il se positionne également comme le premier client de notre pays. C'est-à-dire que l'essentiel des échanges reste encore au nord de l'Afrique. Cela traduit le fait que l'avance prise par le Maroc n'est pas irrattrapable, bien au contraire. Le déploiement actuel de l'Algérie en direction des marchés du continent noir, dont la matérialisation interviendra les 3 et 4 décembre prochains, à travers le Forum économique Algérie-Afrique, permettra certainement de marquer des points. Il faut dire que présentement l'Algérie est assez timidement présente en Afrique dans l'électronique, l'électroménager et l'agroalimentaire principalement. Le Maroc y écoule des produits agroalimentaires, des engrais chimiques et des voitures. La courbe commerciale ascendante entre les deux pays, malgré le froid qui caractérise les relations politiques entre eux amène à croire qu'une dynamique économique algéro-marocaine pourrait être décuplée en cas de normalisation effective des rapports entre Alger et Rabat. Cela devrait se concrétiser par la réouverture des frontières, sauf que pareille perspective demeure illusoire si l'on tient compte du contentieux entre les deux pays qui empêche toute démarche réconciliatrice. Il faut dire, dans ce chapitre, que le Royaume cumule les «mauvais points», à travers son entêtement à mêler l'Algérie au problème sahraoui et surtout en laissant faire les trafiquants de drogue. Des centaines de tonnes de kif traversent annuellement la frontière algéro-marocaine, entretenant un climat vicieux et une criminalité permanente, qui empoisonne la vie de tout le Maghreb, jusqu'à l'Afrique subsaharienne. En fait, le premier produit d'exportation du Maroc n'est autre que la drogue. Le maintien de cette menace permanente réduit la dynamique «naturelle» algéro-marocaine à sa plus simple expression, plaçant le niveau des échanges commerciaux à moins de 1% du montant global pour chaque pays. C'est dire que le Maroc fait perdre au Maghreb et à tout le continent noir, une formidable opportunité de doper l'économie de la région et partant, permettre aux Africains d'être les premiers acteurs de leur développement économique. Anniversaire de l'indépendance du Maroc Bouteflika félicite le roi Mohammed VI Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a adressé hier, un message de félicitations au souverain marocain le roi Mohammed VI à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance de son pays, dans lequel il lui a réaffirmé sa volonté d'oeuvrer à la consolidation des liens de fraternité et de solidarité entre les deux pays et à la poursuite de l'édification de l'Union du Maghreb arabe (UMA). «Il m'est particulièrement agréable, au moment où le peuple marocain frère célèbre l'anniversaire de son indépendance, de vous adresser ainsi qu'à la noble famille royale mes chaleureuses félicitations accompagnées de mes voeux les meilleurs de santé et de bien-être, et à votre peuple frère davantage de progrès et de prospérité sous votre direction éclairée», a écrit le président de la République dans son message. «Je salue en cette heureuse occasion les sacrifices consentis par le peuple marocain frère pour le recouvrement de sa liberté et de son indépendance, tout en priant Dieu Le Tout-Puissant d'accueillir les martyrs tombés au champ d'honneur, dans Son Vaste Paradis», a ajouté le président Bouteflika. «Je saisis également cette occasion pour vous réitérer notre ferme volonté d'oeuvrer à consolider les liens de fraternité et de solidarité existant entre nos deux pays, à consacrer les relations de bon voisinage, basées sur le respect mutuel et à poursuivre l'édification de notre Maghreb arabe au service des intérêts communs de nos deux peuples frères», a conclu le président de la République.