Le Think Tank américain Foreign Policy research institute (FPRI) recommande aux USA de réévaluer leur relation avec l'Algérie «pour tirer profit de son rôle constructif dans le maintien de la stabilité et de la paix dans la région de l'Afrique du Nord et du Sahel ». C'est probablement en réagissant à des critiques récentes dénigrant l'Algérie que le Think Tank américain réagit. Dans une contribution intitulée «Faire le bilan des options de la politique américaine en Algérie, au Maroc et en Tunisie», publiée cette semaine à Washington, le Think Tank américain a relevé que les USA ont besoin d'une réévaluation approfondie de leurs relations avec chaque pays du Maghreb. La vision américaine pour la région du Maghreb a été dans le premier temps façonnée par le prisme de la guerre froide qui «met le Maroc et la Tunisie comme des alliés, alors que l'Algérie comme leader des Non-alignés est vue avec suspicion», relève Vish Sakthivel, l'auteur de la contribution. «En dépit des intérêts communs, la politique de Washington dans la région du Maghreb souffre d'un manque de connaissances en ce qui concerne le plus grand pays de l'Afrique du Nord», relève le centre de recherche dans cette contribution reprise également par le journal américain en ligne Eurasia Review. «L'Algérie, pour sa part, est restée un exemple dans la médiation régionale, alors que l'évolution de ses politiques intérieures a reçu peu d'intérêt» de la part de l'establishment américain, constate le FPRI. A cet égard, FPRI a rappelé que l'histoire des relations entre les deux pays a pourtant été «marquée par des points forts», qui pouvaient renforcer ces partenariats, en rappelant dans ce cadre le soutien du président John F. Kennedy à l'indépendance de l'Algérie et le rôle joué par Alger dans la libération des otages américains en Iran, en 1981. Le Think Tank américain a fait remarquer que les relations entre les deux pays ont gagné ensuite en matière de lutte antiterroriste, incitant les deux pays à renforcer leur coopération sécuritaire. «L'Algérie est devenue de plus en plus importante en termes géostratégique et économique pour les intérêts américains dans la région», constate Foreign Policy. Pour autant, ces relations ont été loin de leur équilibre en raison de la contradiction qui caractérise certains principes de leurs politiques étrangères, souligne le centre de recherches américain. Selon Foreign Policy, l'Algérie «n'a jamais lâché du lest sur les principes fondamentaux de sa politique étrangère, notamment sur les questions liées à sa souveraineté nationale et économique. Elle a toujours gardé un œil sur les intérêts hégémoniques américains dans la région et refusé toute présence militaire étrangère sur ses territoires». «Contrairement au Maroc et à la Tunisie, les relations entre l'Algérie et les Etats-Unis ont été loin de leur équilibre. Certains principes fondamentaux sous-tendant la politique étrangère algérienne sont souvent en contradiction avec ceux des Etats-Unis», constate-t-il. Le Think Tank américain rappelle le constat établi sur l'Algérie par l'ancien chef d'Africom, le général David Rodriguez, qui considère «l'Algérie comme un leader régional, capable de coordonner les efforts des pays du Sahel pour contrer les menaces transnationales à la sécurité». Les recommandations faites par ce Think Tank américain viennent recadrer la vraie importance de l'Algérie pour les USA et pour la communauté internationale, notamment en faveur de la paix et du dialogue.