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Un monde à la recherche de ses repères
SOMMET D'ALGER PATCHWORK ARABE
Publié dans L'Expression le 22 - 03 - 2005

Au moment où s'ouvre à Alger la 17e session du Sommet arabe, on peut se demander : c'est quoi le Monde arabe ?
C'est quoi le Monde arabe? En effet ! C'est abord une vaste étendue géographique homogène qui chevauche deux continents, (Afrique et Asie), allant de l'Atlantique à l'océan Indien et couvrant une superficie d'environ 13 millions de km² pour une population avoisinant les 300 millions d'habitants. Ces données font du Monde arabe l'un des ensembles les plus importants du monde, conforté en sus par une religion, une langue et une histoire communes, ce qui ajoute, ou aurait dû ajouter, à la cohérence de la région arabe. Au plan politique, schématiquement, cet ensemble se compose de 22 pays qui se départagent en monarchies et républiques, dont les régimes se partagent une constante: l'autocratie monarchique et le parti unique dirigeant pour les Républiques.
Toutefois, la situation n'est pas aussi ordonnancée que cela paraît et si l'ensemble des huit monarchies fondent leur régime sur l'absolutisme, les Républiques, dirigées par des régimes autoritaires, s'essaient depuis quelque temps à l'ouverture et au pluralisme politique.
Si dix Républiques présentent un caractère classique, d'autres se singularisent par un particularisme qu'illustre parfaitement la «Grande Jamahiriya arabe libyenne socialiste» (l'Etat des masses) du colonel Maâmar El Gueddafi. De fait, la Somalie, dont l'Etat s'est effondré en 1991, suite à un énième coup d'Etat, les Comores, dont les îles sont plus divisées que jamais, l'Irak, sous occupation américano-britannique, sont à la limite d'une existence politique et sociale. Enfin, l'Autorité palestinienne (l'Organisation de libération de la Palestine, OLP, a été admise en tant que membre de la Ligue arabe en 1976) est toujours en attente de la proclamation de son Etat indépendant. Cet ensemble partage en commun la langue arabe et la religion musulmane, avec, toutefois, d'importantes poches de minorités chrétiennes, tels les coptes (Egypte) les maronites (Liban), les chrétiens au Soudan, les chrétiens orthodoxes, de rite oriental, en Syrie et en Irak.
Tout cela ne permet pas cependant d'affirmer l'existence d'une «nation» arabe. Loin s'en faut ! Et les disparités politiques viennent relativiser ce tableau où l'on peut estimer que les Arabes ont plus de choses qui les rapprochent que celles qui les divisent. La réalité est tout autre, l'ensemble arabe est assez disparate au plan politique pour rendre problématique toute unité de vue politique qui prend en compte les intérêts du Monde arabe en priorité.
Dans les faits, c'est tout à fait le contraire qui est vrai avec des régimes, pour la plupart despotiques, où chaque dirigeant arabe se considère comme chef absolu dans ses «jardins» ne tolérant pas l'idée qu'il puisse être amené à céder un peu de son pouvoir, souvent exorbitant, au profit d'une Ligue arabe censée être la vitrine et l'image unitaire du monde arabe. S'il y a eu des tentatives d'ouverture, ces dernières années, de la part des pays arabes, cela est dû, pour la plupart des cas, aux pressions extérieures, encore que ces ouvertures demeurent timides, sinon peu significatives, eu égard aux énormes retards cumulés par le monde arabe dans le domaine des libertés publiques, des droits de l'Homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance. C'est donc forcés et contraints que les monarques arabes et les «hommes forts» des régimes républicains ont dû lâcher du lest en ouvrant de petites parcelles d'une liberté qui reste sous haute surveillance.
De fait, s'il y a quelque chose que les dirigeants arabes partagent en commun, c'est bien celle d'un pouvoir personnel et absolu, totalement étranger à des notions aussi simples que sont la démocratie citoyenne et le partage du pouvoir. Dès lors, l'on comprend pourquoi la Ligue arabe ne pouvait accomplir les missions qui lui sont imparties.
C'est simple en vérité, la Ligue arabe ne dispose d'aucun pouvoir propre et ne peut agir que sur recommandation du Sommet arabe, instance dirigeante, lui même handicapé par la règle du consensus, qui en fait, a bloqué dans ses starting-block l'organisation panarabe depuis sa création le 22 mars 1945. Ce qui est grave, c'est que cela s'est traduit par l'échec de la Ligue arabe à défendre, avec des moyens appropriés, le dossier palestinien en instance depuis le partage de la Palestine historique en novembre 1947.
Ce qui donne en fait une image plus proche de la vérité qui est la stagnation d'un monde arabe incapable de se remettre en cause encore, et toujours, à la recherche de ses repères.
C'est peu de le dire, la Ligue arabe reflète parfaitement l'image d'un monde arabe, replié sur soi, qui n'a pas compris que l'ère des absolutismes et des dictatures est révolue. En fait, la Ligue arabe ne pouvait donner plus que la dotation qui lui a été attribuée à sa création, une dot dérisoire, sinon nulle.
Aussi, le constat à faire est que si des réformes sont à faire, elles concernent en priorité et en premier lieu les Etats arabes membres, qui induisent la dotation de la Ligue arabe de vrais pouvoirs, et son pourvoi d'un vrai budget de fonctionnement. En réalité, si l'échec de la Ligue arabe est consommé, c'est d'abord au fait que les pays arabes, y compris certes l'Algérie, enregistrent un grand déficit en matière de démocratie, de liberté et de droits de l'Homme. Alors que le monde change et évolue, l'ensemble arabe, immuable, est resté enfermé dans ses contradictions et ses a priori, ne se rendant pas compte que le monde avance au moment où les Arabes ne cessent de reculer, d'où le fait que de nombreux pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, se sont donné le droit de s'ingérer dans les affaires internes des Etat arabes et même de vouloir leur imposer des réformes. D'ailleurs, il n'est pas sans relever que le thème récurrent du Sommet arabe, qui s'ouvre aujourd'hui à Alger, est axé sur les réformes, aujourd'hui incontournables, que le monde arabe se doit d'initier de sa propre initiative, sans attendre d'y être contraint de l'étranger, ou plus grave, que cet étranger impose, à sa manière et à ses conditions, au monde arabe la démocratie et les libertés collectives et individuelles, que les peuples arabes réclament en vain depuis des décennies. Aussi, la réforme de la Ligue arabe est plus que jamais conditionnée d'abord par des réformes en profondeur pour chaque pays arabe.
Les dirigeants arabes sauront-ils prendre conscience de ce fait et saisir l'opportunité de prendre par eux-mêmes, à bras-le-corps, des réformes devenues vitales pour l'indépendance et la survie du monde arabe. Les responsables arabes sauront-ils franchir le Rubicon ? C'est cela qui est désormais important!


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