Un intérêt particulier est accordé par les milieux médiatiques et diplomatiques au Sommet de la Ligue des Etats arabes qui se tient à Alger. La 17e conférence du sommet qui s'ouvre aujourd'hui est perçue aussi bien par les milieux médiatiques que diplomatiques comme un moment important dans le processus de concrétisation des réformes de la Ligue arabe et de promotion de l'action commune. Convaincus de la situation géostratégique du monde arabe et de l'importance des résultats escomptés du sommet, plusieurs entités et capitales occidentales suivent cet événement avec un intérêt particulier. D'ores et déjà, plusieurs dirigeants occidentaux ont annoncé leur présence à ce sommet qu'abrite l'Algérie, dont le retour sur la scène internationale est mis en exergue par la presse internationale venue en force pour les besoins de la couverture de cet événement. Parmi ces invités de marque figurent le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, le Haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne Javier Solana, la commissaire chargée des relations extérieures et de la politique de voisinage de l'UE, Mme Benita Ferrero-Waldner, le chef du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero, et le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier. Par ailleurs, près de 1500 journalistes et 250 photographes de différentes nationalités sont d'ores et déjà à pied d'oeuvre pour couvrir dans le moindre détail l'événement. Même si les Etats-Unis d'Amérique n'ont pas daigné déléguer un représentant, il n'en demeure pas moins que l'administration de Georges W. Bush suit avec une très grande attention le Sommet d'Alger d'autant qu'elle est l'initiatrice du projet GMO. En effet, les USA ont toujours à coeur d'imposer leur politique dans cette région où le seul écho devant retentir n'est autre que la voix de «l'Oncle Sam». Ainsi pour nombre d'observateurs, la réussite de ce sommet conférera sans nul doute une crédibilité à l'action arabe commune pour préserver son unité et lui donner une dimension régionale appréciable afin de donner la parade nécessaire au tsunami américain qui la guette. De ce fait le Sommet d'Alger paraît être une opportunité qu'il va falloir saisir en dehors de toute considération qui renverrait à des intérêts égocentriques. M.Michel Barnier a bien résumé l'état des choses en indiquant que la France estime que les efforts engagés doivent servir à renforcer le rôle de la Ligue arabe sur la scène régionale et internationale, en particulier en ce qui concerne le Liban, l'Irak et la résolution du conflit israélo-palestinien. «Au moment où le monde arabe connaît de profondes évolutions, la France réaffirme l'importance qu'elle attache au partenariat avec cette région proche et stratégique, notamment à travers le processus euro-méditerranéen de Barcelone», a souligné le porte-parole du Quai d'Orsay, Hervé Ladsous. Tandis que Javier Solana a estimé que le Sommet d'Alger a «aujourd'hui encore plus de raisons qu'hier de rappeler son initiative de paix prise à Beyrouth». C'est dire tout l'intérêt qu'accordent les diplomaties occidentales à la réussite de ce sommet résumé par leur présence en masse.