Alors qu'ils évoluaient autour des 27 dollars vers la mi-janvier 2016, ils ont fini par afficher une hausse de quelque 100% en moins d'une année. De bon augure pour l'Algérie si cette courbe ascendante venait à se confirmer et se consolider. L'économie nationale pourrait desserrer l'étau sachant que de surcroît la devise américaine, le dollar, à travers laquelle sont effectuées ses ventes d'or noir a repris du poil de la bête vis-à-vis de sa rivale européenne. Ce qui est aussi une bonne nouvelle pour sa facture d'importation qui est quant à elle libellée en euros. Les prochains jours nous confirmeront probablement cette tendance. Les vents semblent en tout cas favorables pour que le baril quitte le quai. Des prévisions parmi les plus audacieuses voient le jour. Elles ne sont pas l'oeuvre de farfelus. Elles émanent de la plus grande banque de Russie. Que dit-elle? Les analystes de Sberbank ont estimé, lors d'une conférence sur les attentes de leur banque en 2017, que le baril pourrait atteindre les 138 dollars d'ici moins de 10 ans. Entre 59 et 65 dollars en 2018-2021. La banque estime qu'en 2023, le prix du pétrole dépassera la barre des 100 dollars et atteindra 109 dollars par baril en 2024. «Le prix du pétrole ne baissera pas, le président américain élu Donald Trump refusera de durcir les sanctions antirusses et en outre, l'élection présidentielle russe de 2018 aura une incidence positive sur l'économie du pays», affirment les experts russes cités par une dépêche du site d'information Sputnik datée du 16 décembre. Restons toutefois dans l'actualité même si ces informations apportent du baume au coeur, à défaut de beurre dans les épinards. Dans moins de 15 jours on saura si les cours de l'or noir auront atteint les 60 dollars avant le début de l'année 2017. Une cible fixée par les pays producteurs Opep et hors Opep après qu'ils ont décidé de baisser leur production de près de 1,8 million de barils le 30 novembre à Vienne. Alors qu'ils évoluaient autour des 27 dollars vers la mi-janvier 2016 ils ont fini par afficher une hausse de quelque 100% en moins d'une année. Les prix du pétrole ont terminé la semaine écoulée à plus de 55 dollars. Vendredi dernier le baril achevait la semaine, à Londres à 55, 32 dollars tandis que le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, gagnait un dollar pour afficher 51,90 dollars sur le contrat pour livraison en janvier au New York Mercantile Exchange (Nymex). Cela a été rendu possible grâce, notamment, à l'accord historique d'Alger qui s'est conclu le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l'énergie. Il a constitué une véritable plate-forme pour les négociations qui ont suivi et qui ont débouché sur une baisse de la production, conséquente, de l'Organisation des pays producteurs de pétrole et de leurs «11 alliés» non-membres du cartel. Comme il s'est avéré être une solide rampe de lancement pour le baril. Les spécialistes ne doutent plus des capacités des pays producteurs (Opep et non-Opep) de mettre en oeuvre la réduction de leur offre. «Un premier signal concret que les baisses de production de l'Opep allaient se faire sentir sur le marché physique est venu de la Compagnie nationale d'Abu Dhabi (l'Adnoc, principale entreprise d'Etat du secteur des Emirats arabes unis), qui a annoncé qu'elle réduirait le volume de pétrole disponible à l'exportation en janvier de 5%», ont souligné les experts de JBC Energy. Dans son rapport mensuel l'Agence internationale de l'énergie estime que désormais rien ne s'oppose pour un rééquilibrage du marché en 2017. Les prix peuvent aller de l'avant. On saura aujourd'hui si le baril maintient la cadence.