Redorer le blason d'or de la Coquette, passe par l'éradication des constructions illicites,florissant au sein de bidonvilles, défigurant la wilaya à plus d'un égard. Tel est le challenge des autorités locales. Le challenge est de taille, mais il n'est pas impossible. Un défi relevé une première fois par le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, qui, jurant par tous les saints de faire de la capitale, une ville sans bidonville. Aujourd'hui, c'est au tour du wali d'Annaba, qui, depuis sa prise des commandes de la wilaya, a manifesté sa détermination à vouloir faire, d'une part d'Annaba une ville propre, cela renseigne d'ailleurs, sur l'éradication du commerce informel et, d'autre part une wilaya sans bidonville. Il semble que ces perspectives prometteuses se dessinent lentement, mais sûrement à Annaba, où des centaines de chantiers et des milliers d'unités de logements, tous segments confondus, commencent réellement à apaiser des milliers de demandeurs de logements. Preuve en est, la baisse considérable de la contestation citoyenne revendicative de logements. Si l'année 2016 est l'année du relogement, où elle a enregistré et continue de le faire, l'attribution de centaines d'unités, notamment dans le segment social, l'année 2017 pour sa part obtiendra la palme d'or dans ce volet. En témoignent les multiples sorties d'inspections du wali d'Annaba. Ce dernier, veillant personnellement à l'avancement des travaux de réalisation des projets en cours ou en voie de l'être. La rigueur de la politique adoptée par le commis de l'Etat en matière de suivi, notamment envers les entreprises défaillantes et les menaces de résiliation de marchés, ont été à l'origine d'une remise en ordre, après un laisser-aller caractérisé. Aussi, cela a permis, en application de la politique du département d'Abdelmadjid Tebboune, de résorber un tant soit peu des milliers d'unités précaires. Depuis El Bouni en passant par Boukhadra à El Kalitoussa, des pôles urbains dotés de tous les équipements d'accompagnement, plus de 5000 unités ont été attribuées, à leurs ayants droit surtout. Aujourd'hui, c'est un quatrième pole urbain qui se trace à Ain Djebara, dans la daïra de Berrahal, un site devant accueillir 21.000 logements sur une assiette foncière de 180 hectares. Ce nouveau pôle urbain devra coûter à l'Etat des centaines de milliards de centimes, hormis les 64 milliards de centimes déjà payés par le Trésor public, aux propriétaires de ces terres. C'est ce qui a été retenu, lors de la visite du wali d'Annaba à ce site, où plusieurs projets de construction de logements et d'équipements d'accompagnement, sont assurés par une entreprise turque, Bezzala-Eses, avec des sous-traitants algériens, qui s'attelaient au moment de la mise sous presse à la réalisation de 1200 logements dans divers segments. Dans sa halte sur ce premier chantier d'Aïn Djebara, le wali d'Annaba s'est montré intransigeant quant au respect des délais de réalisation, de qualité de ces derniers, sans omettre d'insister sur l'impérative réalisation d'infrastructures d'accompagnement, structures éducatives, sanitaires et sécuritaires entre autres projets. La cité Merzough, second site relevant du pôle d'Aïn Djebara, Youcef Cherfa, wali d'Annaba, n'a pas mâché ses mots, pour s'adresser à Ozka, un groupe turc en charge de réaliser 1 900 unités tous types confondus, lui rappelant le respect du cahier des charges, notamment en matière de qualité de la construction. Cette dernière qui consiste en la réalisation également d'aires de jeux, d'une bibliothèque, d'une gare routière, de deux lignes de moyenne et haute tension. Les consignes du premier responsable de la wilaya d'Annaba s'inscrivent dans la politique de préservation de la dignité du citoyen qui, comme, rapporté par Youcef Cherfa, «a droit à une vie décente, digne d'un humain» Ainsi, Aïn Djebara est ce quatrième nouveau pôle urbain qui vient en complément des trois premiers: El Bouni, Boukhadra et Kalitoussa, ce dernier, qui se trouve, notons-le, être déjà saturé. Il faut dire que les quatre pôles urbains dont dispose aujourd'hui la wilaya d'Annaba, avec la nouvelle ville de Draâ Errich, l'équation du logement ne peut être que résolue, si l'on considère le dispositif de vérification et d'attribution adopté par les pouvoirs locaux, à travers des commissions d'enquête, mises en place pour filtrer les dossiers des postulants à ce produit très convoité à Annaba. Situation due, notons-le, à la mainmise de la mafia du logement qui, depuis plus d'une décennie, a trouvé en ce secteur, un trafic lucratif multidimensionnel. Car, c'est à se demander comment Annaba, qui ne comptait que 16 000 baraques, implantées notamment à Sidi Salem, Boukhadra, Bouhamra et le fameux bidonville de Sidi Harb I, II et III, n'a pu être satisfaite, en dépit des milliers de logements réalisés et attribués depuis 1999!