«Nous allons accorder le temps qu'il faut à cette question», précisera notre source. Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu, hier, une réunion ordinaire de son secrétariat national, laquelle intervient quelques jours après l'annonce officielle de la dissolution des assemblées élues de Kabylie, d'où l'intérêt accordé à cette rencontre. En effet, cette décision a mis, encore une fois, la première force politique de la région sous les feux de la rampe. Le FFS qui a protesté avec virulence contre la révocation de ses élus, n'a pas pour autant dévoilé son plan de riposte. Il est prévu que cette première rencontre se penche principalement sur ce volet: «Nous allons accorder le temps qu'il faut à cette question», précisera notre source. Reste qu'il est très peu probable qu' elle sorte avec des mesures pratiques, sachant que le parti doit tout d'abord consulter sa base. L'été du FFS est loin d'être une sinécure; en faisant ce pas, le gouvernement a pratiquement piégé une formation qui a «encaissé» en 2001, pour des raisons jugées «stratégiques liées à l'intérêt de la région et du pays» une démarche visant à organiser, contre vents et marées, des élections locales en Kabylie au coeur de la crise. Quatre ans après, la formation de M.Aït Ahmed est appelée à retirer ses élus pour, toujours, «l'intérêt de la région». A l'occasion de ses différentes sorties, le FFS a insisté que sa riposte se fera pacifiquement dans le cadre de la loi. Mais il faut savoir que dans cette bataille, le parti est pratiquement seul sur la scène. Si le RCD ne s'est pas encore exprimé sur ce point, d'autres formations politiques, à l'image du FLN, du RND et du MSP et à un degré moindre l'UDR, ont déjà tranché. Autrement dit, les élections auront lieu, avec ou sans la bénédiction du FFS, en vertu de l'accord signé entre le mouvement des archs et le gouvernement. Le FFS qui mène depuis ces trois dernières années une opération de redéploiement sur le terrain à travers des actions «de micro-politique et de reconquête parcelle par parcelle» est-il prêt à céder son fief? En d'autres termes, la contestation est-elle synonyme de boycott? Au niveau du parti, la question est loin d'être tranchée. Toujours selon nos sources, aucun contact n'a été enregistré avec l'Exécutif. Rappelons à ce sujet que le premier secrétaire national du parti avait exigé des préalables pour l'acceptation de l'offre de dialogue lancée par le chef du gouvernement. Les choses n'ont pas évolué depuis. Le secrétariat national du FFS a, par ailleurs, débattu hier du projet d'amnistie générale ainsi que des manifestations survenues à Béchar Djedid mercredi soir, à la suite des coupures répétées d'électricité.