Le baril poursuit sa remontée L'offre mondiale de pétrole doit baisser de près de 1,8 million de barils par jour. Quelle direction prendront les prix du pétrole? La question s'impose. Elle concerne au premier chef l'Algérie qui a pâti de leur dégringolade. Le Fonds de régulation des recettes s'est asséché alors que l'année 2016 a pris fin sur une chute marquée des réserves de changes qui se situent désormais autour des 114 milliards de dollars. Un bas de laine qui a pu être constitué grâce à un niveau des prix du pétrole qui avaient évolué largement au-dessus des 100 dollars avant d'entamer une sévère dégringolade vers la mi-juin 2014 pour nous retrouver à un baril autour des 27 dollars à la mi-janvier 2016. Soit une perte de quelque 90 dollars en l'espace de 18 mois. Avant de reprendre du poil de la bête et terminer l'année 2016 à près de 57 dollars suite à l'initiative de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole pilotée par l'Algérie. Le 30 décembre vers 12h30 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 56,82 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en très légère baisse de 2 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude»(WTI) pour le contrat de février grappillait pour sa part 6 cents à 53,83 dollars. En principe rien ne les prédisposent à un éventuel recul. L'accord Opep-hors Opep est entré en vigueur depuis le 1er janvier. L'offre mondiale de pétrole doit baisser de près de 1,8 million de barils par jour. Une contre-offensive dont les contours ont été dessinés lors d'un accord historique qui a été scellé à Alger le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l'énergie. Pour rééquilibrer le marché et donner un coup de fouet aux cours de l'or noir. Le 10 décembre à Vienne, 11 pays non-membres du cartel ont décidé de retirer 558.000 barils par jour en plus des 1,2 million de barils par jour annoncés le 30 novembre par l'Opep. Un message reçu 5/5 par le marché. Le baril de Brent a atteint 57,89 dollars et celui de WTI 54,51 dollars. Leur plus haut niveau depuis 18 mois. Un seuil qui peut être franchi, en principe, assez rapidement. Le déclic serait imminent. «Les investisseurs attendent que l'accord de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour limiter la production soit appliqué au début de l'année 2017», a indiqué Lukman Otunuga, analyste chez Fxtm. Gare cependant à la moindre fausse note. «Si l'idée d'une baisse de la production mondiale d'environ 1,8 million de barils par jour est alléchante, des doutes planent toujours sur la façon dont cet accord va être respecté.La volatilité sur le marché du pétrole pourrait atteindre son paroxysme en 2017 si des complications voient le jour», a-t-il prévenu. Les spécialistes, globalement, ne doutent plus des capacités des pays producteurs (Opep et non-Opep) à mettre en oeuvre la réduction de leur offre. «Un premier signal concret que les baisses de production de l'Opep allaient se faire sentir sur le marché physique est venu de la Compagnie nationale d'Abu Dhabi (l'Adnoc, principale entreprise d'Etat du secteur des Emirats arabes unis), qui a annoncé qu'elle réduirait le volume de pétrole disponible à l'exportation en janvier de 5%», ont souligné les experts de JBC Energy.L'Agence internationale de l'énergie, bras armé énergétique des pays occidentaux qui n'est pourtant pas réputée faire de cadeaux au pays producteurs, estime que désormais rien ne s'oppose pour un rééquilibrage du marché en 2017. Le baril peut hisser les voiles...