Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, avait (...) adressé une mise en garde contre le projet «lourd de conséquences» du président élu américain Donald Trump de transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Plus de 70 pays devaient réitérer solennellement dimanche leur engagement en faveur de deux Etats, israélien et palestinien, lors d'une conférence organisée par la France, qui a mis en garde contre le projet du futur président américain Donald Trump visant à reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. «La solution des deux Etats n'est pas le rêve d'un système d'hier. C'est encore, c'est toujours l'objectif de la communauté internationale», a déclaré le président français François Hollande face aux représentants de 75 pays et organisations internationales, à l'exclusion des parties concernées. «Il n'est pas question de dicter aux parties les paramètres du règlement. (...) Seules des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens peuvent conduire à la paix, nul ne le fera à leur place», a ajouté M. Hollande, répondant indirectement aux critiques d'Israël, violemment opposé à toute approche multilatérale du dossier. Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault avait pour sa part adressé une mise en garde contre le projet «lourd de conséquences» du président élu américain Donald Trump de transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. «Aucun président américain ne s'est laissé aller à prendre cette décision», s'est inquiété M. Ayrault, interrogé sur la télévision publique France 3. «Ce serait extrêmement lourd de conséquences. Quand on est président des Etats-Unis, sur cette question on ne peut pas avoir une position aussi tranchée, aussi unilatérale, il faut chercher à créer les conditions de la paix», a-t-il ajouté. Ces propos reflètent l'inquiétude provoquée dans la communauté internationale par la stratégie imprévisible de M.Trump sur le dossier israélo-palestinien. Le président élu américain, qui entrera dans cinq jours à la Maison Blanche, s'est distingué durant sa campagne par des positions très pro-israéliennes et a promis de transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Une telle mesure romprait avec la politique historique des Etats-Unis et irait à l'encontre de la position de l'ONU, pour laquelle le statut de Jérusalem, dont la partie Est palestinienne a été occupée en 1967 puis annexée par Israël en 1980, doit se régler par la négociation. Les Palestiniens, dont Jérusalem-Est ne peu-être que la capitale de leur Etat, ont d'ailleurs vivement réagi, par la voix du président Mahmoud Abbas qui menaça de revenir sur la reconnaissance d'Israël si une telle décision était appliquée. De son côté le gouvernement israélien, l'un des plus à droite de l'histoire du pays, ne cache pas compter sur la future administration américaine. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a qualifié dimanche la conférence de «futile», avait estimé il y a quelques jours que cette réunion était «un ultime soubresaut du passé avant l'avènement de l'avenir». Dans ce contexte, la réunion de Paris vaut surtout pour le symbole, à un moment où la perspective de deux Etats s'évapore, compte tenu de la situation sur le terrain, marquée par la poursuite de la colonisation israélienne. La conférence devait rappeler dans son communiqué final les textes internationaux de référence sur le conflit, particulièrement ceux de l'ONU. Toutefois, la communauté internationale, même si elle réaffirme son engagement pour les deux Etats, ne fait pas bloc pour autant. Sur la question de Jérusalem. Que ce soit au sein de l'Union européenne ou des pays arabes certains pays ont d'autres priorités ou ne veulent pas s'aliéner la future administration Trump. La réunion de Paris est le dernier acte d'une série de gestes remarqués sur la question israélo-palestinienne, dont le plus important s'est produit à l'ONU le 23 décembre. Un mois avant son départ de la Maison Blanche, l'administration du président sortant Barack Obama a en effet marqué le coup en s'abstenant sur une résolution condamnant la colonisation israélienne, la première depuis 1979. Au grand dam du président élu Trump qui avait exhorté Washington à mettre son veto. Quelques jours plus tard, dans un discours en forme de testament politique, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, présent dimanche à Paris, avait à nouveau dénoncé la colonisation et énoncé des paramètres pour la solution du conflit.