Les agréments ne peuvent être retirés aux partis que par la justice ou via la Constitution, selon l'ex-président du MSP. Invité, hier, à commenter les propos du ministre de l'Intérieur portant sur un éventuel retrait des agréments aux partis qui optent pour le boycott des législatives, l'ex-président du MSP a indiqué que Nouredine Bedoui n'a pas cette prérogative. «Le retrait des agréments dépasse de loin les prérogatives du ministre de l'Intérieur», a-t-il indiqué s'exprimant en marge de la rencontre à la Safex qui scelle l'union entre Ennahda et le PJD de Djaballah. «Les agréments ne peuvent être retirés aux partis que par la justice ou via la Constitution» a-t-il ajouté soulignant que «la Constitution jusque-là ne prévoit pas ce cas de figure». Toutefois, nuance Bouguerra Soltani, le ministre de l'Intérieur a tout à fait le droit de proposer un projet de loi au Parlement dans lequel il recommande le retrait des agréments aux partis optant à chaque fois au boycott des élections. Dans ce cas, l'ex-président du MSP et ex-ministre d'Etat sous le gouvernement de'Ahmed Ouyahia, s'est dit même d'accord avec Nouredine Bedoui car «la raison d'être d'un parti politique, est bien la participation aux élections et l'animation de la vie politique et non pas autre chose». Bouguerra Soltani a usé même d'une boutade pour convaincre. «Un parti politique qui a un agrément et ne participe pas aux joutes électorales ressemble au commerçant qui sollicite un registre du commerce et une fois qu'il l'obtient, il opte pour travailler dans l'informel». Questionné par ailleurs sur le fait qu'il soit la victime de la dernière fusion qu'a opérée le MSP et le Front du changement dans la mesure où il n'aura pas le droit de prétendre à la présidence de ce parti, Bouguerra Soltani dira que cette analyse est fausse. «La fusion des deux partis ne va pas durer au-delà d'une année.». Après cette période transitoire qui verra effectivement l'alternance de la présidence du MSP entre Makri et Menasra, le parti verra l'organisation du 6eme congrès national. «C'est durant ce congrès que sera élu le futur président du MSP», a-t-il précisé. A rappeler que Abderrezak Makri et Abdelmadjid Menasra sont d'accord sur ce principe. Récemment, à l'occasion d'une conférence de presse qu'ils ont animée conjointement, ils ont déclaré que la voie de la présidence du MSP lors de la tenue du congrès sera ouverte à tous les cadres désirant y postuler. Abderrezak Makri a cité même nommément Bouguerra Soltani. Notons par ailleurs, que Bouguerra Soltani lors de sa prise de parole hier, a appelé les leaders des six partis islamistes en Algérie à se réunir après l'installation du président de la République de l'instance électorale, afin de préparer ensemble la campagne électorale et penser à l'avenir de l'Algérie loin des désaccords du passé et de la mémoire.