L'école est sinistrée et ce n'est un secret pour personne Le défi d'améliorer le taux de réussite est lié à l'amélioration du rendement du système scolaire. Les Algériens rêvent encore d'une école de qualité, une école qui répond aux aspirations d'une société en mutation. L'accompagnement de ce développement social ne serait assuré que par une école capable de former des citoyens de demain à relever les défis dans un climat de tolérance, de convivialité et surtout de respect de l'autre. L'école est sinistrée et ce n'est un secret pour personne, les citoyens et les parents s'inquiètent pour le devenir de leurs enfants, en se posant des questions à l'infini. A quand une école de qualité? Après plusieurs réformes, l'école n'a toujours pas encore trouvé sa forme. Pour la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, il faut attendre encore neuf longues années pour sentir le changement qui s'est opéré au niveau de l'école algérienne. «Les résultats de ces réformes apparaîtront lorsque les élèves actuels du primaire arriveront au terme du palier moyen», a-t-elle affirmé. Des réformes qui ont suscité une vive réaction de certaines parties qui refusent le changement pour des considérations politiques et idéologiques. Le grand défi pour le moment est celui de gagner la bataille de la stabilité dans le secteur de l'Education nationale pour la réussite des réformes. Un objectif difficile à réaliser du moment où la majorité des syndicats du secteur brandit la menace de la grève pour faire valoir sa plate forme de revendications qui ne ressort pas des prérogatives de la tutelle. En effet, la réforme du système éducatif, un chemin semé d'embûches, d'écueils, exige l'implication de tous les acteurs de la famille de l'éducation pour l'instauration de nouveaux mécanismes permettant à l'élève algérien d'apprendre à réfléchir, de progresser et de s'épanouir comme tous les enfants au monde. Pour cela, une refonte pédagogique globale s'impose afin de permettre à l'élève de s'ouvrir sur la culture des Autres, sans nier les spécificités de la société algérienne. Pour la ministre de l'Education, ces réformes sont engagées sur deux plans essentiels, la pédagogie et la gouvernance, mais ces projets ne seront réalisables que dans un climat de sérénité, et l'implication «des acteurs du secteur pour espérer la réussite de ce programme». La ministre de l'Education a reconnu les lacunes du système actuel qui favorise la mémorisation et le parcoeurisme au détriment de la réflexion et du rationnel comme l'ont démontré les résultats obtenus par les élèves dans les matières scientifiques et les langues étrangères, notamment dans la région sud du pays. Mme. Benghebrit a mis l'accent sur les efforts colossaux engagés par l'Etat dans les différentes wilayas à travers de multiples projets pour les divers paliers de l'enseignement. Aussi, la ministre a regretté les résultats qui y ont été obtenus au terme des épreuves de fin d'année scolaire. «Il est question de remédier, également, à la situation du secteur dans la région sud du pays dont les résultats obtenus par les élèves dans les différentes épreuves ne sont pas à la hauteur des efforts consentis» a-t-elle souligné. La première responsable du secteur a affirmé que le défi d'améliorer le taux de réussite dans la wilaya qui a régressé au cours des deux dernières années, est lié à l'amélioration du rendement du système scolaire à travers des mesures décidées par la tutelle pour la révision des programmes, du traitement pédagogique, du système d'évaluation et de la consolidation des activités annexes. Pour Mme Benghebrit, certaines difficultés exigent la «consolidation» des efforts de la tutelle à l'échelle centrale, des autorités locales et des partenaires du secteur de sorte à surmonter toutes les entraves et corriger les dysfonctionnements pour être à la hauteur du soutien de l'Etat et des aspirations des habitants de cette région.