Le sommet de l'Opep qui s'est tenu à Alger a servi de socle à cette offensive. «Le respect (des accords) est excellent, c'est vraiment formidable», a déclaré le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Falih. Les pays producteurs (Opep et hors Opep) ont décidé de retirer du marché par jour, près de 1,8 million de barils le 10 décembre. Le sommet de l'Opep qui s'est tenu à Alger le 28 décembre en marge du 15ème Forum international de l'Energie a servi de socle à cette offensive. Ceux qui doutaient de sa mise en oeuvre sont désormais édifiés. L'accord «historique» d'Alger a été consolidé. L'Opep et ses alliés ont déjà réduit leur offre de 1,5 million de barils par jour. «Le respect (des accords) est excellent, c'est vraiment formidable», s'est félicité le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Falih, à l'issue de la réunion d'évaluation de la baisse décidée le 10 décembre 2016. Cette «euphorie» est partagée par ses homologues. Moscou était «en avance sur ce qui était prévu et faisait de son mieux pour maximiser sa participation», a déclaré le ministre russe de l'Energie cité par l'agence Bloomberg. «Actuellement, nous avons réduit (la production) en moyenne d'environ 100.000 barils par jour», a indiqué Alexandre Novak, avant de se rendre à Vienne. La Russie s'est engagée à baisser son offre de 300.000 barils par jour. «Nous faisons tout notre possible pour participer au maximum à la mise en oeuvre de l'accord signé en décembre par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les grands exportateurs qui ne font pas partie du cartel», a-t-il assuré. Qui l'aurait cru il y a à peine moins de 6 mois. Il aura fallu ce sommet de l'Opep qui s'est tenu à Alger à la fin du mois de septembre, auquel personne n'y croyait. Hormis l'Algérie qui dans une offensive diplomatique sans précédent a réussi à mettre autour de la même table tout ce beau monde et surtout Saoudiens et Iraniens dont les positions semblaient inconciliables. Les relations exceptionnelles qu'entretient l'Algérie avec le Royaume wahhabite et la République islamique d'Iran allaient permettre de réaliser la prouesse d'atténuer les différends qui les opposent. Et de faire participer ces deux gros producteurs à l'effort de la baisse de la production mondiale pour parvenir à rééquilibrer le marché. L'Arabie saoudite a joué le jeu. L'Iran a suivi les arguments de l'Algérie. Après plusieurs navettes qui l'ont conduit à Riyadh et Téhéran, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a annoncé la «paix des braves» entre les deux «frères ennemis». Le terrain était déminé. L'unanimité devenait d-s lors une réalité. «Nous avons commencé à mieux nous faire confiance les uns aux autres, ce qui est aussi important que le rééquilibrage du marché», a fait constater Alexandre Novak. «Il y a un an, peu croyaient au succès de cette initiative», a-t-il souligné. Ce n'est ni le fruit du hasard ni celui d'un miracle. C'était sans compter sur la diplomatie algérienne qui est partie au charbon. L'accord obtenu avec 11 pays hors Opep pour diminuer l'offre de 1758.000 barils/jour «marque l'effort extraordinaire de la diplomatie algérienne, et cela est reconnu par tous les responsables. Les ministres reconnaissent le rôle de l'Algérie et la disponibilité du président de la République Abdelaziz Bouteflika à soutenir cet accord», a déclaré le ministre algérien de l'Energie. «Avec l'organisation de la réunion extraordinaire de l'Opep à Alger, il y a eu tout un mouvement de la diplomatie algérienne, du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères et les déplacements que j'ai eus à mener pour construire cet accord», a rappelé Noureddine Boutarfa. Les résultats sont palpables. Les prix du pétrole qui évoluaient autour des 27 dollars à la mi-janvier 2016 ont doublé la mise 12 mois plus tard. Hier vers 4h00 à Alger, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mars s'affichait à 53,30 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le prix du baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mars, gagnait également huit cents, à 55,57 dollars. «La demande est à la hausse en Asie, après une session solide vendredi aux Etats-Unis et les commentaires de l'Opep à Vienne qui dit que le respect des objectifs de réduction de la production est bon», a fait remarquer Jeffrey Halley, analyste chez Oanda. Une rampe de lancement pour le baril.