Il a appelé à la levée de l'état d'urgence comme un préalable qui permettra la véritable relance économique. C'est ce qu'a affirmé Bouguerra Soltani sans autre précision, lors de la conférence de presse qu'il a animée jeudi passé au siège de son parti à l'occasion du 1er anniversaire de l'élection présidentielle du 08 avril 2004. Il a exprimé son satisfecit quant au bilan du deuxième mandat du président de la République. Chiffres à l'appui, il dira d'emblée que «le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a honoré tous les engagements pris lors de son premier mandat présidentiel». En enchaînant que «Bouteflika, qui n'a pas failli à sa parole, est parvenu, cinq ans après et grâce à tous les Algériens, à réaliser une grande partie de son programme qui comporte 3 principaux axes visant à mettre fin à la fitna, relancer l'économie nationale et redonner à l'Algérie la place qui est la sienne sur la scène internationale». «Le président Bouteflika, a-t-il ajouté, a, durant les dernières années de son premier mandat, traité les dossiers épineux.» Il a salué son courage car il a pu mettre fin aux surenchères et au chantage dont faisaient l'objet certains dossiers sensibles comme la réforme du système éducatif, la réforme de la justice et l'organisation des structures judiciaires, la loi sur les hydrocarbures, le code de la nationalité, le code de la famille et enfin l'accord d'association avec l'Union européenne. L'orateur a insisté sur le mérite du désamorçage de la crise de Kabylie qui revient à Bouteflika «qui a pu, a-t-il soutenu, trouver des solutions à certaines tensions sociales», «évoquant le dialogue entre le gouvernement et les représentants du mouvement des archs en Kabylie, engagé sur instruction du président de la République.» Pour le chef du MSP, ce deuxième mandat est la suite logique du programme avec une précision de taille que Bouteflika s'est débarrassé de l'étiquette traînée comme un boulet et «qui insinuait que le président de la République n'a pas été élu en 1999 mais imposé». Le leader du MSP, en abordant le chapitre de l'Alliance présidentielle a expliqué son adhésion à la troïka que le chef de l'Etat a tenu ses promesses faites avant les élections du 8 avril énoncées dans le document paraphé entre les chefs des partis FLN, RND et MSP et qui a consacré la naissance de l'Alliance présidentielle le 16 février 2004. «Il a préservé les constantes nationales comme il nous l'a assuré», a-t-il affirmé. Il a fait une analyse exhaustive de la situation économique laquelle enregistre une embellie jamais égalée. Seuls points noirs qui noircissent le tableau, selon l'orateur, deux questions sur lesquelles le MSP n'est pas d'accord. Il s'agit de la facture sociale que doit payer et qu'est en train de payer le front social induite par les réformes. «Nous ne voyons pas cette prospérité sur le terrain. Alors que nous jouissons de 40 milliards de réserves de change et de 10 milliards de capitaux dormants, nous assistons à des hausses qui pénalisent en premier lieu les citoyens», a-t-il fait savoir en ajoutant: «Nous en déduisons qu'il y a une mauvaise gestion.» Le deuxième point de désaccord est relatif à «la sélectivité dans les dossiers de projets d'investissement concernant certaines nationalités». Voulant être plus explicite, il dira que «les dossiers des investisseurs arabes ne sont pas toujours traités avec la même célérité et le même intérêt réservés aux étrangers d'origine européenne». Il a également tiré à boulets rouges sur l'administration. Voulant blanchir les partis de l'Alliance, il a souligné qu'«il faut faire la différence entre les partis au pouvoir et certains cercles qui continuent à user de leur influence». Il a également appelé à la levée de l'état d'urgence comme un préalable qui permettra la véritable relance économique. Le retrait des élus locaux de la Kabylie a eu également sa part de la conférence. Pour le leader islamiste, quoique bannissant les décisions unilatérales, il n'y aurait pas d'obstacle au retrait des élus de Tizi Ouzou, de Béjaïa et de Bouira en cas de décision politique consensuelle émanant à cet effet du triumvirat.