Le MSP a remis sur le tapis ses anciennes revendications avec, entre autres, l'ouverture du champ médiatique et la levée de l'état d'urgence. La situation des droits de l'homme est en nette régression en Algérie. C'est le constat établi par les différents intervenants hier à la conférence sur les droits de l'homme organisée par le MSP à l'hôtel Essafir d'Alger. La fermeture du champ médiatique, la répression des libertés syndicales et le maintien de l'état de siège, l'incarcération des journalistes sont autant de faits soulevés par les uns et les autres pour décrypter la réalité amère à laquelle fait face le citoyen. Hommes politiques, syndicalistes et militants tous étaient unanimes sur la régression des droits de l'homme en Algérie depuis 1988. Lors de son intervention, Bouguerra Soltani a reconnu cette réalité: «Le mouvement politique a perdu du terrain en laissant place au vide», a-t-il relevé en préambule. Et de renchérir: «Les partis politiques sont beaucoup plus actifs lors des élections où ils se manifestent un peu partout à travers le pays.» L'action politique s'est limitée à des manifestations et expositions. Le leader du Mouvement de la société pour la paix a également estimé que la société civile est devenue partisane et ne joue plus le rôle de messager envers les citoyens. Revenant précisément sur les droits de l'homme, M.Soltani pense que les lois et le cadre législatif sont efficaces et consacrent les droits individuels et collectifs, mais le problème se pose dans leur application. Le successeur de feu Nahnah met l'accent sur l'importance de la répartition des responsabilités au sein de la société. A une question sur les poursuites judiciaires contre les syndicats, M.Soltani s'est dit contre l'option de la justice, en revanche, il met en exergue le dialogue. «Nous sommes contre le recours à la justice même dans le cadre de la loi, mais nous privilégions le dialogue», a-t-il affirmé. Dans ce sens, il a plaidé pour l'ouverture d'un débat national afin de réduire l'écart entre le front social et la politique économique du pays, ainsi qu'à la prise en charge du quatrième pouvoir (la presse) qui défend les positions de l'Etat. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette conférence, le MSP a appelé à la levée de l'état d'urgence et à l'ouverture du champ médiatique au privé pour permettre aux partis politiques et aux associations de la société civile de promouvoir l'action démocratique. Le parti a également demandé l'annulation du délit de presse. Comme il a appelé au respect des libertés syndicales privilégiant le dialogue avec les différents représentants des travailleurs.