Le terrorisme routier fait des ravages en Algérie «La facture de l'insécurité routière s'élève à 4000 morts et 1 milliard de dollars de pertes par an.» Les TIC constituent une solution pour réduire la sinistralité et les accidents routiers. Avec un parc roulant beaucoup plus important que celui de l' Algérie dans un pays comme la Suède, les accidents de la circulation routière n'ont occasionné que 263 morts en 2016, alors que le nombre de tués sur la route en Algérie est de l'ordre de 4000, recensés sur les lieux de l'accident, sans prendre en compte des décès au niveau des hôpitaux liés aux blessures. Ce pays projette d'arriver à zéro mort à l'horizon 2020, selon l'ambassadrice de la Suède en Algérie, Marie-Clair Sward présente hier au séminaire intitulé «Les TIC, une réponse efficace à la sécurité routière», organisé à l'hôtel El Aurassi par le ministère de l' Intérieur et des Collectivités locales, le Centre national de prévention et de sécurité routière et les représentants de la multinationale Ericson. La connectivité sur les réseaux routiers en Suède et l'embarquement des TIC à bord des véhicules, existaient depuis longtemps en Suède, un pays qui a mis en place des programmes d'éducation et de conscientisation des conducteurs depuis 1994», a-t-elle encore expliqué. «La facture de l'insécurité routière s'élevait à plus de 100 milliards de dinars en 2015, l'équivalent de 1 milliard de dollars, selon les estimations d'une étude commandée par le Centre national de prévention et de sécurité routière, auprès du laboratoire du transport et logistique de luniversité de Batna, se basant sur différents éléments constitutifs du coût», a indiqué hier Ahmed Naït El Hocine. «L'Algérie n'est qu'au stade de la prospection de la meilleure expérience technologique qui sied au contexte algérien. S'il y a des avancées qui ont été faites en la matière comme l'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC),en revanche pour migrer vers ces solutions adoptées dans d'autres pays, il faut commencer par la mise en place des fichiers nationaux automatisés des permis de conduire et des immatriculations qui vont permettre d'aller vers le permis à points basé essentiellement sur les TIC», estime Naït El Hocine. Dans ce contexte, il a fait savoir que «l' Algérie est en jumelage avec la DGT espagnole depuis une année, et en partenariat avec la délégation française pour la sécurité routière afin de prospecter les meilleures idées et expérience en matière de sécurité routière, notamment avec la Suède pour savoir sur quoi elle se base pour réduire la sinistralité et les accidents routiers». Toutefois, poursuit-il, «on va importer les pratiques qui correspondent le mieux à la réalité algérienne, notamment par rapport au niveau de développement et de l'environnement social».Séminaire sur le rôle des technologies de l'information et la communication dans la résolution des problèmes liés à la sécurité routière. Ericson a présenté la solution de véhicules connectés. Le représentant de cette firme, fournisseur des trois opérateurs de téléphonie mobile et qui intervient sur plusieurs projets en Algérie dans le cadre des contrats signés avec les autorités publiques, a présenté la solution dite de véhicules connectés: «Il s'agit à travers l'intégration de capteurs de chaleur, de freinage, de verglas et de collision, des informations qui peuvent être utilisées par le constructeur, les compagnies d'assurance, les autorités et les usagers. Mais il reste beaucoup à faire pour pouvoir réaliser cette expérience en Algérie, même si les autoroutes de l'information y existent déjà et une société mixte algéro-espagnole traite de cette problématique», a indiqué Abdelaziz Laksouri, responsable du secteur transport Ericson Algérie. En Espagne 67% des véhicules sont connectés. Présents à cette rencontre à côté des concessionnaires automobiles, les patrons des compagnies d'assurance sont très intéressés par ses nouvelles technologies qu'ils essayent d'explorer. Le P-DG de la compagnie privée Alliance Assurances, Hassen Khlifati, a indiqué que «la connectivité des véhicules, qui est un créneau que les assureurs ont commencé à prospecter, notamment en Europe, est utile pour prévenir et réduire le nombre d'accidents et réduire le coût de l'assurance. Le Big data d'un véhicule, autrement dit, la masse d'informations liée aux comportements du conducteur sur la route, pourra servir de base de calcul de la prime d'assurance». Aujourd'hui, ajoutera-t-il «l'Algérie qui se dirige vers la société d'information avec l'introduction de la 3G et la 4G et prochainement la 5G, l'Adsl qui va se généraliser doit s'inscrire dans cette dynamique internationale et le ministre de l'Industrie et des Mines doit imposer le fait que tous les véhicules montés en Algérie ou importés soient connectés et inciter et faire en sorte que les anciens véhicules en soient doté. Les assureurs peuvent contribuer financièrement par des bonifications, ainsi que le ministère de l' Intérieur et des collectivités locales des opérateurs de la téléphonie mobile».