Environ 600 personnes, entre élus et responsables politiques, se sont déplacées. La capitale du M'zab a été, durant le week-end dernier, choisie par le FFS pour tenir sa conférence nationale des élus. Environ 600 personnes, entre élus et responsables politiques, se sont déplacées ainsi à Ghardaïa. Le premier secrétaire du FFS, M. Ali Laskri, entouré de MM.Bouhadef, Karim Tabou, responsable à la communication, Djoudi Mammeri, ancien premier secrétaire, et d'autres secrétaires nationaux de ce parti, se sont ainsi retrouvés à Ghardaïa pour une rencontre aux multiples objectifs. D'abord, fêter la libération du Dr Fekhar, fédéral du FFS pour la vallée du M'zab et secrétaire national au mouvement associatif et ensuite commémorer l'assassinat de Me Ali Mecili et enfin tenir une conférence nationale des élus du FFS. La forte délégation a commencé par être reçue au domicile du Dr Fekhar, ensuite la délégation a rejoint le siège du parti à Ghardaïa où le premier secrétaire et M.Karim Tabou ont pris la parole. M. Laskri a, dans son intervention, fait un tour d'horizon sur la situation générale du pays, et évoqué «la levée de boucliers contre le FFS qui reste la seule force d'opposition dans le pays». Comme il affirme la nécessite pour la société civile et les partis à ancrage démocratique de poursuivre la lutte pour la démocratie. M.Karim Tabou, lui, a été plus direct et d'affirmer ainsi que «le pouvoir cherche à rallumer le brasier de Kabylie pour faire passer sa politique. Il veut retenir l'attention des populations pour avoir ainsi les mains libres au plan économique.» De là, les élus au nombre de 600 environ et la délégation du parti ont été les hôtes de Ghardaïa où la communauté mozabite leur a servi un repas traditionnel. Lors de la rencontre des élus présidée par M.Ali Laskri, les divers problèmes ont été évoqués et particulièrement celui des élus de Kabylie. Dans la résolution adoptée par la rencontre, il est clairement signifié que «les élus APC et APW du FFS se sont réunis pour examiner la situation politique du pays et les conditions dans lesquelles ils exercent leurs missions d'élus au service des citoyens». Pour les élus, «le pouvoir continue à cultiver l'archaïsme, la démagogie et la domination politique et sociale». Comme la résolution ajoute que «le maintien de l'état d'urgence, les attaques récurrentes contre les forces politiques et sociales autonomes, l'emprisonnement et la répression des journalistes, des syndicalistes et d'étudiants sont les meilleures preuves de l'absence totale d'une volonté d'aller vers l'apaisement, le dialogue et la démocratisation du pays». Les élus du FFS pensent également que «les provocations contre les élus du FFS, particulièrement ceux de Kabylie, sont la preuve de la persistance de la manipulation, du coup de force et de la provocation.» Pour les élus, «le coup de force est érigé en culture officielle et les institutions censées incarner l'Etat sont devenues de simples instruments de marchandages politiciens et mafieux». Les élus du FFS se sont montrés assez amers et, abordant le chapitre économique, ils n'ont pas caché leur désappointement devant ce qu'ils appellent «la faillite économique». Pour soutenir ce jugement lapidaire, la résolution des élus parle «du taux de croissance, de la résorption du chômage et de l'assainissement économique qui ne sont, à les suivre, que des mensonges destinés à maquiller une réalité socioéconomique caractérisée par une pauvreté criante». Et de citer «les émeutes que connaît le pays : celle du pain, du gaz, de l'eau... et les réformes annoncées quotidiennement par les autorités et qui ne sont d'aucun impact sur la population». Les élus ne s'arrêtent pas là et évoquent «la stratégie du maintien des collectivités dans l'état de dépendance totale du pouvoir ainsi que le dépouillement des élus de toutes les prérogatives de gestion». Aussi, les élus «mettent en garde les autorités sur les conséquences qui peuvent découler de la persistance de la provocation et du recours au coup de force, notamment en Kabylie...». Un rapport de synthèse de ces travaux sera rendu public dans les prochains jours. Parallèlement, le FFS a commémoré l'assassinat de Me Ali Mecili le 7 avril 1987 dans le hall de son immeuble à Paris. Mecili, grand dirigeant du FFS et compagnon de M.Aït Ahmed, a été également le fédérateur de l'opposition algérienne à l'étranger en faisant se rencontrer MM.Aït Ahmed et Ben Bella à Londres. Me Mecili est également considéré comme un artisan du réveil des jeunes en avril 1980 lors du printemps amazigh!