Comme il fallait sans doute s'y attendre, la libération dans les premières heures de la matinée d'hier du Dr Kamel Eddine Fekhar, secrétaire fédéral du Front des forces socialistes (FFS) et néanmoins militant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), a donné lieu à une véritable liesse populaire dans la ville de Ghardaïa. Des centaines de personnes et des dizaines de véhicules, selon plusieurs sources dignes de foi, ont accompagné le responsable du parti d'Aït Ahmed depuis la sortie de la prison jusqu'à la place appelée Oasis, où un meeting a été organisé. D'anciens détenus ainsi que des responsables du parti, dont M. Betatache, secrétaire national aux droits de l'Homme, et M. Djelmani, responsable local, ont pris la parole pour remercier la population pour sa mobilisation. Même s'il était quelque peu fatigué, le Dr Fekhar a également tenu à rendre hommage à tous ceux qui l'ont soutenu durant toute la période difficile qu'il a endurée. Arrêté la veille du cinquantenaire de la Révolution à Aïn Bénian à Alger, lors de la conférence animée conjointement par Abdelhamid Mehri, l'ex-SG du FLN, Mouloud Hamrouche, ex-Chef du gouvernement, et Hocine Aït Ahmed, leader du FFS, et incarcéré depuis à la prison de Ghardaïa, le Dr Kamel Eddine Fekhar a purgé une peine de 5 mois. Il avait été accusé de deux chefs d'inculpation : “attroupement illicite” et “obstruction de la voie publique”. Aux yeux des autorités judiciaires, le Dr Fekhar aurait participé aux émeutes qui avaient éclaté dans la vallée du M'zab en octobre dernier à la suite d'une descente des services des douanes chez les commerçants. Depuis, la mobilisation jusqu'à sa libération ainsi que celle des dizaines d'autres détenus n'a pas fléchi. D'ailleurs, comme pour célébrer les retrouvailles entre les détenus et leurs familles, une fête aura lieu, demain, à Ghardaïa juste à l'issue de la réunion des élus du Front des forces socialistes. Une réunion au cours de laquelle de nombreuses questions seront évoquées, notamment la question de la dissolution des assemblées locales en Kabylie ainsi que l'amnistie, d'autant que le parti d'Aït Ahmed célèbre, également, demain le 18e anniversaire de l'assassinat de Me Ali Mecili. Le FFS entend ainsi rappeler que l'amnistie ne peut se faire sans la vérité et la justice sur les crimes politiques commis depuis l'Indépendance. Sur un autre registre, il est attendu la divulgation d'un dossier complet démontrant l'illégalité de la mesure de dissolution des assemblées locales envisagée par les pouvoirs publics. K. K.