Entre l'Egypte, qui compte sur ses deux stars Essam El-Hadary et Mohamed Salah pour décrocher une 8e couronne africaine, et le Cameroun, avec un groupe homogène qui s'est sublimé, la finale de la CAN 2017 promet des duels serrés à chaque ligne. L'héritier Ondoa face à la légende El Hadary Les deux meilleurs gardiens du tournoi vont pouvoir s'affronter. Fabrice Ondoa, qui peut déjà s'inscrire à 21 ans dans la lignée des glorieux gardiens camerounais Joseph-Antoine Bell ou Thomas N'Kono en cas de succès, s'est révélé comme l'un des artisans majeurs du parcours surprenant du Cameroun. Nommé dans l'équipe-type du 1er tour après avoir notamment écoeuré le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang grâce à une parade exceptionnelle dans les arrêts de jeu, le portier remplaçant de la réserve du Séville FC a presque éliminé à lui seul le Sénégal de Sadio Mané en quart de finale, en arrêtant le tir au but décisif. Essam El-Hadary est lui, à 44 ans et avec quatre coupes d'Afrique des nations à son palmarès, déjà une légende du foot africain. Le portier des «Pharaons», devenu le joueur le plus âgé à disputer une phase finale de la compétition, a montré qu'il avait gardé de beaux restes en gardant ses cages inviolées jusqu'en demi-finale. Mais c'est surtout ses deux arrêts décisifs lors de la séance de tirs aux buts contre le Burkina Faso, alors que son équipe était en ballottage défavorable, qui ont marqué les esprits. La bataille des... défenses Un seul but encaissé en cinq matches, et 433 minutes d'invincibilité avant le but du Burkinabè Aristide Bancé en demi-finale de la CAN: la défense égyptienne est un coffre-fort redouté. Composée d'une charnière centrale 100% «locale» avec Ali Gabr (Zamalek/30 ans) et Ahmed Hegazy (Al Ahly/26 ans), l'arrière-garde brille par sa discipline. Celle du Cameroun a également fait ses preuves avec ses illustres inconnus. Collins Fai (Standard de Liège/24 ans), Adolphe Teikeu (Sochaux/26 ans) ou Ambroise Oyongo (Impact Montréal/25 ans) ont ainsi mis Nicolas Nkoulou sur le banc ou laissé Aurélien Chedjou à la maison. Mais sa spécificité est tout autre: la défense camerounaise dispose avec Michael Ngadeu (Slavia Prague/26 ans) du meilleur... buteur de l'équipe! Déjà auteur du but décisif en poule contre la Guinée-Bissau (2-1), le stoppeur a récidivé en demi-finale contre le Ghana (2-0) en faisant preuve de plein d'opportunisme pour ouvrir le score. Des travailleurs au milieu Avec la blessure au mollet de sa sentinelle Mohamed Elneny (Arsenal/24 ans), l'Egypte a perdu un atout de poids dans son milieu, même si ses coéquipiers espèrent toujours son retour pour la finale, alors qu'il a manqué les deux derniers matches. Mais avec Ramadan Sobhi (Stoke City/20 ans) ou Tarek Hamed (Zamalek/30 ans), les «Pharaons» disposent d'autres milieux travailleurs efficaces dans le pressing. Tout comme les «Lions indomptables» avec Sébastien Siani (Ostende/30 ans), auteur d'un but dans la compétition, ou Arnaud Djoum (Heart of Midlothian/27 ans) et Georges Mandjeck (Metz/28 ans). En attaque, avantage Salah contre le passeur Moukandjo L'Egypte possède en son sein le joueur de classe mondiale qui manque au Cameroun depuis la retraite de Samuel Eto'o: Mohamed Salah (24 ans). Classé dans le Top 5 du Ballon d'or africain 2016, l'ailier de l'AS Rome a rempli sa mission de joueurclé en créant sans cesse le danger chez l'adversaire par des dribbles ou des dernières passes millimétrées. Il s'est surtout manifesté en inscrivant deux buts aussi beaux qu'importants. Les «Lions indomptables» comptent de leur côté sur leur capitaine Benjamin Moukandjo pour faire la différence. Si le buteur de Lorient s'est davantage mué en passeur durant la compétition en tirant tous les coups de pieds arrêtés, le Cameroun possède avec les virevoltants Christian Bassogog (Aalborg/21 ans) et Karl Toko-Ekambi, d'autres attaquants capables de faire basculer le cours d'un match.