Caresser le terrorisme d'Etat israélien, est-ce la bonne procédure pour dénouer le contentieux du Proche-Orient? C'est ce que semble croire le 45e président des Etats-Unis qui semble prêt à se soumettre au diktat sioniste. Recevant mercredi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le président états-unien, Donald Trump, a réitéré ce qu'un de ses porte-paroles avait annoncé mardi dernier: Washington «ne s'accrochait plus à la solution dite à deux Etats». Pour les Israéliens c'était le délire, qui en rajoutaient affirmant: «Prétendre que la solution à deux Etats était la seule solution confinait à l'absurde.» Absurde? Allons donc! Si aberration il y a, c'est bien celle de conjecturer que la paix au Moyen-Orient puisse se réaliser sans résoudre la question palestinienne ou, pire, faire passer les Palestiniens par pertes et profits. Ce serait là une grave erreur, que le président novice états-unien commettrait. Attention les retours de manivelle sont terribles! Trump fait fausse route! Les affaires mondiales ne se gèrent pas dans la frénésie et le comportement d'apprentis sorciers. Voguant encore sur un nuage, Donald Trump n'a pas compris qu'il ne suffit pas d'être le président des Etats-Unis, encore moins milliardaire, pour imposer ses oukases. Que non! Certes, le chef de la Maison-Blanche a toujours le loisir [c'est ce que font les Etats-Unis au Conseil de sécurité, en usant depuis des années de façon outrancière de leur veto, dans l'affaire palestinienne] de montrer ses muscles. Plutôt ceux de son pays. Ce qui ne serait guère glorieux, d'autant plus que le budget militaire états-unien [évalué entre 550 milliards et 700 milliards de dollars cette dernière décennie] équivaut à celui d'une vingtaine de pays africains. Aussi, montrer sa force, n'a pas de sens car, à ce moment, nous entrons dans un autre débat, dans un autre concept des relations internationales et entre nations fondé sur la force et l'intimidation. Le dossier palestinien boucle le 29 novembre prochain, ses 70 ans! Soixante-dix ans de douleurs pour le peuple palestinien, spolié de son pays en 1947 par une décision imprudente des «jeunes» Nations unies, encouragées par les Etats-Unis qui imposèrent le vote du partage de la Palestine entre un Etat hébreu et un Etat arabe (la Palestine). 70 ans après, Israël fait partie du club fermé des puissances nucléaires, alors que la Palestine n'existe toujours pas et le peuple palestinien, sans patrie, vivotant au jour le jour. Soixante-dix ans que les Palestiniens résistent à la disparition quand un certain Donald Trump, sorti du néant, déboule dans un dossier qu'il ne connaît pas et fait croire qu'il pourrait d'un trait, mettre un terme au conflit et instaurer la paix. En 29 jours de pouvoir, Donal Trump aura dit des énormités et fait tout faux, plus que n'en ont fait ses 10 derniers prédécesseurs, dont certains étaient pourtant spécialistes de la gaffe. Le fait est que le nouveau président états-unien n'a encore rien compris à la diplomatie, rien compris à la politique étrangère. Au XXIe siècle les problèmes politiques ne se résolvent pas à coups d'injonctions ou de cannonières. Il serait avisé d'examiner l'histoire de son pays et ses cuisants échecs qui montrent que la force ne dénoue pas tous les problèmes. Le Vietnam en témoigne encore. M.Trump, la Palestine, c'est une bombe nucléaire à retardement; faites gaffe à ne pas vous y brûler! Si vous êtes incapable d'en comprendre la complexité [qui est en fait très simple: rétablir les Palestiniens dans leur droit en les aidant à atteindre leur objectif, celui de fonder leur Etat indépendant], faites comme vos prédécesseurs: gagner du temps, organiser des conférences, louvoyez en faisant des tournées de popotes dans la région. Mais gardez-vous de sortir des énormités, comme de rayer la Palestine de la carte du monde. Proposerez-vous aux huit millions de Palestiniens exilés un territoire aux Etats-Unis où ils pourraient fonder leur Etat national? Non Monsieur! De fait, après la sortie bizarre de Trump sur le dossier palestinien, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Nikki Haley et même le controversé ambassadeur désigné à Tel-Aviv, David Friedman, tentèrent, d'éteindre le feu. Mme Haley a ainsi assuré, jeudi, que Washington «soutenait «absolument» la solution à deux Etats pour régler le conflit entre Israéliens et Palestiniens, sans écarter des «alternatives»». Alternatives? Quelle alternative peut remplacer deux Etats vivant côte à côte en paix? David Friedman reconnaissait pour sa part, lors de l'audience de confirmation devant le Sénat, qu'il n'avait pas «de meilleure option» que la solution à deux Etats. Novice en la matière, Trump a-t-il été mal conseillé, ou a-t-il mésusé de sa force à imposer ses solutions? En tout état de cause, le président états-unien joue là un jeu dangereux pour la paix au Moyen-Orient qui peut embraser le monde.