Emmanuel Macron a aussitôt dit oui à François Bayrou, président du Modem Reprenant à dessein les propos que recèle son dernier livre, «Résolution française», le centriste dont les démêlés avec Les Républicains sont connus pour cause de soutien qualifié de «trahison», en 2012, à la candidature de François Hollande, rejette l'idée d'un «ticket»... François Bayrou a écarté, lors d'une conférence de presse tenue hier en fin d'après-midi, l'éventualité d'une candidature à l'élection présidentielle française, préférant proposer une «alliance» au candidat Emmanuel Macron qui a répondu favorablement. Le centriste était très attendu sur cette question, sachant qu'il aurait ravi plusieurs milliers de voix aussi bien à François Fillon, candidat de la droite, qu'à Emmanuel Macron lui-même. Celui-ci a sérieusement décroché dans les sondages, permettant à François Fillon de revenir en deuxième position derrière l'intouchable Marine Le Pen, représentante de l'extrême droite et assurée de figurer au second tour du scrutin. Bayrou a justifié sa décision en rappelant qu'il s'agit d' «un choix fondateur» qui ouvre une «ère nouvelle de la politique française». Il a argué d'un combat mené «toute sa vie» pour faire «travailler ensemble des gens» censés appartenir à des formations politiques différentes. Offre pour une «alliance» et non pas un «ralliement», cette démarche vise, affirme Bayrou, à redonner l'espoir aux électeurs et aux électrices qui désespèrent de la politique. A ce sujet, il ajoutera sa détermination à faire en sorte que son exigence, «en priorité», d'une «loi interdisant certaines pratiques» soit votée, allusion claire aux affaires qui agitent depuis plusieurs semaines le microcosme politique français depuis que François Fillon, suivi de Marine Le Pen, sont accusés d'avoir financé des emplois fictifs au bénéfice de leurs proches, avec l'argent du contribuable. Reprenant à dessein les propos que recèle son dernier livre, «Résolution française», le centriste dont les démêlés avec Les Républicains sont connus pour cause de soutien qualifié de «trahison», en 2012, à la candidature de François Hollande, rejette l'idée d'un ticket Macron-Bayrou pour avril-mai 2017 et préfère parler d'alliance, tout en annonçant qu'il rencontrera Emmanuel Macron «dans les heures qui viennent» afin de mettre en chantier les conditions pratiques de cette partition. Convaincu que la vie politique française «est victime de pratiques qui ne seraient acceptées nulle part ailleurs», Bayrou affirme être le garant de la promulgation future d'une loi qui y mettrait un terme et prône, à cette fin, la recherche d'une solution inédite. Pour lui, le temps est venu de «dépasser les intérêts partisans», constatant que «jamais depuis 50 ans, la démocratie en France n'a subi une telle situation», à tel point qu'il semble que le peuple ne croit plus à la vie publique. Et un peuple dans cette condition, est «un peuple en danger», assène le président du parti centriste Modem. Conscient du fait que la maladie infantile du centrisme a toujours consisté dans cette posture de roue de secours des formations autres, François Bayrou prend date pour les élections législatives dans le cas où le leader du mouvement «En Marche» gagnerait la présidentielle et surtout il aurait l'assurance d'un rôle important à jouer durant la prochaine mandature. Sauf que Macron est en perte de vitesse depuis quelques jours, dans les sondages, attaqué de toutes parts par les porte-voix des candidats de la droite et de l'extrême droite, Marine Le Pen préférant affronter Fillon plutôt que le candidat météore qui l'emporterait de manière écrasante.