Le Front des forces socialistes (FFS) s'est attelé à la tâche durant le week-end, pour entériner sa participation aux élections législatives du 4 mai prochain. C'est la dernière ligne droite de ce vieux parti qui va entrer dans cette joute électorale en axant son travail sur la sensibilisation de la jeunesse et l'action de proximité. Le Front des forces socialistes vient d'organiser une rencontre nationale des jeunes à la faveur de ce rendez-vous électoral qui se trame comme une véritable épreuve politique dans la vie partisane du parti du regretté Ait Ahmed. D'ailleurs, Hacen Ferli, le secrétaire national chargé du pôle de communication consacre un chapitre important au volet «Utilisation des réseaux sociaux dans la communication politique (campagne électorale)», comme moyen prépondérant et efficace pour faire connaître la ligne politique et le programme du parti. Cette rencontre nationale s'est donné la peine de réserver une place de choix à la question de géostratégie, un thème qui colle bien avec ce qui arrive comme mutations violentes dans le Monde arabe et la porosité qui frappe nos frontières. Le Sahel est l'un des enjeux qui se présente comme une véritable menace pour l'Algérie qui se déploie pour renforcer la ceinture sécuritaire à ses frontières. Le parti de Dda L'Ho, selon des sources proches, veut faire de ces élections une opportunité politique pour se repositionner sur l'échiquier électoral et essayer de cibler le maximum de la jeunesse désemparée et en déperdition. La rencontre nationale des jeunes est beaucoup plus une sorte de réorientation des priorités du FFS quant aux questions politiques, économiques et sociales qui s'imposent comme vrais défis à relever. Ce qu'il faut rappeler, c'est que le Front des forces socialistes participera pour la première fois aux élections sans la présence du chef charismatique feu Hocine Ait Ahmed. Beaucoup d'analystes et d'observateurs politiques font craindre que le plus vieux parti risque de connaître des démêlés et des atermoiements durant ce rendez-vous électoral quasiment spécifique pour le FFS. Le Front des forces socialistes est confronté à une situation endogène des plus difficiles, la saignée qu'avait connue dernièrement surtout celle qui a touché les cadres, pourrait en être l'élément, voire le signe précurseur d'une descente aux abysses de ce vieux parti en quête d'une relance politique et partisane susceptible d'enclencher la dynamique tant attendue de la direction actuelle qui a préféré pour l'instant opérer des remakes touchant l'aspect organisationnel du parti. Beaucoup d'observateurs s'accordent à dire que le parti de Dda L'Ho commençait à perdre de sa brillance et de son étoffe politique avant même le décès de son chef historique. Ils expliquent cette situation de «reflux» que connaît le FFS comme une sorte de prix à payer après avoir «rejeté d'adhérer dans le gotha des partis et mouvements qui se sont vite dressés contre le régime pour demander son départ in extremis en surfant sur la vague du printemps arabe qui annonçait déjà la montée de l'islamisme déferlant en Tunisie et en Egypte à cette époque, mais aussi la sérieuse menace contre les Etats-nations». C'est à cause de cette position catégorique qui plaidait pour la reconstruction du consensus national et la consolidation de l'unité nationale que le parti du regretté Hocine Ait Ahmed s'est vu en dehors de la course fiévreuse de certains partis qui voulaient saisir l'opportunité politique qui s'offrait à cette époque sous le label du «printemps arabe» pour accéder très rapidement au pouvoir, surtout la mouvance islamiste qui travaillait vaille que vaille pour atteindre cet objectif si cher pour elle, à savoir s'emparer du pouvoir politique. Aujourd'hui, le FFS, conscient de ces enjeux qui restent réels pour le pays, ne prend pas le risque de s'inscrire dans une posture luxueuse qui vise à exiger le changement tous azimuts sans tenir compte des enjeux géostratégiques auxquels est confronté le pays. D'ailleurs, le FFS a consacré un temps précieux à ce thème durant la rencontre nationale des jeunes, en exigeant d'être plus près du citoyen et lui expliquer les véritables enjeux auxquels l'Algérie fait face. La rencontre nationale des jeunes que vient d'animer le Front des forces socialistes est une occasion pour rappeler aux militants et aux cadres du parti la nécessité de promouvoir l'approche sur laquelle s'arc-boute la direction du parti, à savoir la reconstruction du consensus national, considérée comme un levier essentiel dans la préservation de l'unité nationale et la consolidation de l'Etat de droit et de la justice sociale. Le défi est grand, les élections législatives du 4 mai prochain, sont différentes par rapport aux élections précédentes. Le FFS est presque relooké, la stratégie politique de ce dernier vise non pas la reconfiguration électorale, elle mise sur la réunion de toutes les conditions à même de mobiliser l'ensemble de la classe politique à se retrouver à la même table pour élaborer une alternative politique consensuelle.